samedi, mai 18

Pour les associations et les fondations, 2023 s’annonçait morose, inflation oblige. Interrogés sur leurs intentions de dons en début d’année dernière, dans le cadre du baromètre annuel de la solidarité Ipsos/Apprentis d’Auteuil, les Français étaient sur la réserve. Six sur dix jugeaient ne plus avoir les mêmes capacités financières qu’en 2022. Et les sondés pensant donner moins que l’année précédente (39 %) étaient plus nombreux que ceux prévoyant de donner plus (22 %) – une première depuis que l’étude est réalisée (2019).

Si les chiffres du secteur, pour 2023, du syndicat France générosités, sont attendus fin mai, de premiers indicateurs laissent penser que, peut-être, le pire a finalement été évité.

Il y a eu « plus de peur que de retenue, qu’ils soient jeunes, seniors, disposant de faibles ou de hauts revenus, les Français disent avoir été au rendez-vous », juge Stéphane Dauge, directeur de la communication, des relations bienfaiteurs et des ressources de la fondation Apprentis d’Auteuil, à la lecture du baromètre 2024 (mené en ligne auprès de mille cinq cents majeurs en février et mars).

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Dans le détail, 51 % des répondants déclarent avoir donné de l’argent au moins une fois à une association ou à une fondation en 2023 (c’était 50 % pour 2022), 81 % au sein des foyers hauts revenus, disposant d’au moins 120 000 euros net annuels (+ 3 points sur un an).

371 euros par donateur

« Même chez les plus modestes, les foyers avec moins de 15 000 euros de revenus, pourtant les plus frappés par l’inflation, la part des donateurs déclarés a crû d’un point, à 43 % pour 2023 », note M. Dauge. Il ajoute que « la générosité des jeunes poursuit sa progression, avec 56 % de donateurs déclarés chez les moins de 35 ans ». Un chiffre en hausse de 14 points sur trois ans, et supérieur à celui de la population globale.

Autre source d’optimisme pour le secteur, le montant moyen par donateur atteint, pour 2023, 371 euros dans la population générale (contre 333 euros pour 2022), et 2 686 euros chez les hauts revenus, un niveau record (c’était 2 372 euros pour 2022).

La baisse de l’inflation au cours de l’année 2023 semble avoir changé la donne. Tandis qu’elle était au plus haut, autour de 6 %, au premier trimestre, quand les sondés ont été interrogés sur leurs intentions, elle était repassée sous les 4 % en fin d’année, période la plus propice aux dons.

« La générosité que les Français disent avoir exprimée en 2023 a clairement été une réponse aux urgences – ils se sont notamment mobilisés face aux séismes en Turquie, en Syrie, au Maroc –, puis à l’automne après l’appel des Restos du cœur », décrypte en outre M. Dauge. Et l’étude montre la « prise de conscience d’une précarité croissante, des difficultés rencontrées notamment par les jeunes, et du fait que le “quoi qu’il en coûte” est terminé, que le secteur associatif mène des actions que l’Etat ne peut plus mener seul », poursuit-il.

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