Les taxes douanières annoncées par le président Donald Trump, véritable « Jour de la Libération », ont fonctionné… si l’objectif du Président était réellement de libérer les Américains de leur emploi (ce dont on peut douter). Le secteur manufacturier américain, celui-là même qu’il prétendait vouloir soutenir grâce à ses taxes sur les importations, perd en effet des emplois chaque mois depuis leur annonce en avril.
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On compte en décembre 67 000 emplois de moins qu’au moment de l’imposition de ces taxes, ce qui est l’exact inverse de la promesse faite en avril. « Les emplois et les usines vont revenir en force dans notre pays, et vous le voyez déjà », avait-il déclaré, en mentant devant des partisans enthousiastes rassemblés dans la roseraie de la Maison-Blanche, qu’il a ensuite fait recouvrir de bitume.
La comparaison Biden-Trump fait mal
Les chiffres globaux en matière d’emploi sont tout aussi sombres, selon les statistiques compilées par son propre ministère du Travail. Le bilan est d’autant plus délicat qu’on le compare à celui de son prédécesseur.
Durant les quatre ans de Joe Biden, l’économie a créé plus de 4 millions d’emplois par an, soit 336 225 par mois. Même en excluant les deux premières années, qui ont principalement permis de rattraper les pertes d’emplois liées à la pandémie de Covid-19, l’économie sous la présidence de Biden a tout de même créé 2,1 millions d’emplois par an entre février 2023 et janvier 2025, soit une moyenne de 178 042 par mois.
En revanche, l’économie n’a créé que 499 000 emplois au total depuis le retour de Trump au pouvoir, soit 49 900 par mois. La plupart de ces emplois ont été créés durant ses trois premiers mois de mandat. De mai (mois suivant l’annonce de ses droits de douane) à novembre, le nombre net d’emplois créés s’élève à 119 000, soit seulement 17 000 par mois. Plusieurs mois ont même enregistré des pertes nettes d’emplois.
« Il existe une différence considérable entre les taux de création d’emplois des deux présidences mais il ne s’agit pas seulement des droits de douane, analyse Justin Wolfers, économiste à l’Université du Michigan. Cette hausse coïncide aussi avec une forte augmentation de l’incertitude et une chute brutale de la confiance des entreprises et des consommateurs. Le lien est évident : la politique économique a été chaotique, incohérente, menée par des incompétents et mal appliquée.»
Mentir, mentir et encore mentir
L’approche habituelle de Trump concernant son bilan en matière d’emploi consiste à mentir, tout comme il le fait avec le coût de la vie et, plus récemment, les prix des produits alimentaires. En réalité, sa politique tarifaire a fait exploser l’inflation alimentaire. Durant la dernière année de mandat de Biden, l’inflation des produits alimentaires était tombée à 1,8 %. Après l’instauration des droits de douane par Trump, le taux d’inflation alimentaire a bondi à 3,1 %, selon une analyse du HuffPost.
Andrew Bates, ancien porte-parole de la Maison-Blanche sous Biden, a déclaré que son patron avait prédit cette situation en cas de victoire de Trump. « Les droits de douane imposés par Trump, contre lesquels Joe Biden et les démocrates avaient mis en garde, constituent une hausse historique de la taxe sur les ventes pour les travailleurs, ce qui fait grimper les coûts et perturbe les chaînes d’approvisionnement », a affirmé Bates. « Un an après l’entrée en fonction de Trump, force est de constater que les républicains ont hérité du meilleur bilan de création d’emplois de tous les pays après la pandémie, pour le remplacer par des pertes d’emplois dignes d’une récession. »
Lors d’une allocution en prime time, diffusée en direct à la demande de la Maison-Blanche la semaine dernière, Trump a entamé son discours de 18 minutes en affirmant avoir « hérité d’un désastre », avec une inflation « la pire depuis 48 ans, voire, selon certains, de toute l’histoire du pays ». En réalité, Trump a hérité d’une économie en croissance soutenue, avec une inflation tombée à 3 %, un marché de l’emploi dynamique et un faible taux de chômage – exactement comme au début de son premier mandat en 2017.
Durant ces quatre années, Trump a également déclenché une guerre commerciale, principalement contre la Chine. Il en a résulté une mini-récession dans les secteurs manufacturier et agricole. Cette fois-ci, sa guerre commerciale vise le reste du monde, et ses effets sont bien plus marqués. Dans un article récent de Vanity Fair, sa propre directrice de cabinet, Susie Wiles, a reconnu les dégâts causés par sa politique tarifaire : « C’est plus douloureux que je ne l’avais imaginé », a-t-elle déclaré.
Note : Cet article est une traduction réalisée par la rédaction du HuffPost France, à partir d’un article paru en décembre 2025 sur le HuffPost US. L’article original est à lire ici.
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