jeudi, décembre 18

Obligé de faire son autopromotion. Dans une allocution télévisée en direct depuis la Maison Blanche, Donald Trump a vanté la politique de sa première année de pouvoir et a promis « un boom économique comme le monde n’en a jamais connu », ce mercredi 17 décembre, alors que les craintes concernant le coût de la vie ne cessent de grandir au sein de la population américaine.

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« Au cours des onze derniers mois, nous avons apporté plus de changements positifs à Washington que n’importe quelle autre administration dans l’histoire des États-Unis », a-t-il assuré.

Le président américain a commencé son discours en critiquant pendant plusieurs minutes son prédécesseur démocrate Joe Biden, et en vantant la répression de l’immigration illégale depuis le début de son second mandat. Il a accusé les immigrés d’avoir créé une crise du logement, d’avoir « volé » des emplois, d’avoir « submergé » les hôpitaux et, pour résumer, d’avoir vécu aux dépens des contribuables.

Le locataire de la Maison Blanche a surtout voulu rassurer sur sa politique économique, arguant que sous l’administration Biden, « les salaires avaient chuté de 3 000 dollars ». Avant de vanter ces fameux tarifs douaniers, qui pourtant pèsent beaucoup sur le pouvoir d’achat des Américains, d’après un rapport des analystes de Goldman Sachs, cité par NBC News.

La vision positive du président américain, qui depuis son retour au pouvoir le 20 janvier a engagé un brutal tournant protectionniste et nationaliste, tranche avec l’inquiétude exprimée dans les sondages sur le coût de la vie. Selon une enquête d’opinion PBS News/NPR/Marist publiée mercredi, 61 % des Américains jugent que la conjoncture ne leur est pas favorable personnellement, contre 57 % en mai.

Les républicains aussi inquiets

Pour donner tort à ses compatriotes qui ont l’impression de payer plus cher à la caisse, le républicain a également déclaré que le prix des œufs avait baissé de 82 % depuis mars. Sauf que depuis janvier, le prix d’une douzaine d’œufs a augmenté de plus de 10 %, d’après l’indice des prix à la consommation.

Cherchant aussi à rejeter la responsabilité de la hausse des coûts des soins de santé, Donald Trump a pointé du doigt les démocrates : « Ce n’est pas la faute des républicains. C’est la faute des démocrates. C’est la faute de l’Affordable Care Act (surnommée « Obamacare », une loi promulguée en 2010 pour étendre la couverture santé à plus d’Américains NDLR), et tout le monde le sait ». Il a redit sa volonté de mettre fin à ce système d’assurance-santé subventionné, ce qui selon l’opposition démocrate va faire flamber les coûts pour les ménages. Il a aussi répété que grâce à lui le prix des médicaments aux États-Unis allait baisser de jusqu’à « 600 % », ce qui est mathématiquement impossible.

Donald Trump « vient de montrer qu’il vit dans une bulle complètement déconnectée de la réalité que vivent et ressentent les Américains au quotidien », a réagi le sénateur démocrate Chuck Schumer après le discours. « Les faits sont là : les prix augmentent, le chômage augmente, et aucune amélioration n’est en vue », a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le président américain s’est à nouveau vanté d’avoir résolu huit guerres, un chiffre largement imaginaire selon les spécialistes, et a évoqué le montant faramineux de 18 000 milliards de dollars de nouveaux investissements aux États-Unis depuis son retour au pouvoir.

La déception des Américains quant à la politique économique de Donald Trump inquiète jusque chez les républicains à moins d’un an des élections législatives de mi-mandat. Certains conservateurs ont même appelé le président américain à se concentrer davantage sur les sujets intérieurs, à l’heure où les spéculations vont bon train en particulier sur ses intentions militaires au Venezuela.

Seule annonce concrète, dans ce discours diffusé en direct à une heure de grande écoute : l’envoi à 1,45 million de militaires américains de « dividendes du guerrier », des chèques de 1 776 dollars rappelant la date de la Déclaration d’indépendance des États-Unis.

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