Il fallait oser. Depuis quelques jours, la publicité proposée par l’enseigne Intermarché à l’occasion des fêtes de fin d’année n’en finit plus de faire parler d’elle. Et le succès du loup, star de cette publicité, a même atteint la sphère politique française.
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Comme l’a habilement repéré la newsletter Chez Pol de Libération, c’est l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin qui a repris à son compte le succès de cette fameuse réclame de Noël. Au micro de RTL ce mercredi 17 décembre, il n’est donc pas passé par quatre chemins pour se comparer au loup végétarien de la pub Intermarché.
Au départ, tout est parti d’une question de Thomas Sotto, adressée à Dominique de Villepin : « J’aimerais bien savoir à qui je parle ce matin. Qui, les auditeurs de RTL, écoutent-ils ? » Une référence claire au virage amorcé par cette figure de la droite française, aujourd’hui presque considérée par certains comme une nouvelle forme d’alternative à gauche.
« Mon ambition c’est de servir », a alors répondu l’ancien ministre de l’Intérieur sous Jacques Chirac. Avant d’effectuer une pirouette inattendue. « Vous connaissez l’histoire du loup d’Intermarché ? Il a pris beaucoup de coups, il fait peur. Il est amené à changer, à se métamorphoser », a commencé à développer l’ancien locataire de Matignon pour amorcer sa comparaison.
« Moi, j’ai subi beaucoup d’accusations (Clearstream, la Chine, le Qatar), sans que je comprenne très bien de quoi il s’agissait. Et à la fin, tout ça se dissipe et il devient l’ami du village, à force de servir, convaincre qu’il n’y a pas aujourd’hui d’autre objet à mon engagement que de servir », a fini par lâcher Dominique de Villepin.
« Aux avant-postes pour défendre notre pays »
« Je n’ai jamais été un homme de droite », a ensuite répondu Dominique de Villepin à une relance de Thomas Sotto sur son appartenance politique. Il faut dire qu’avant d’effectuer son retour sur la scène politique français à l’été 2024 en invitant à voter pour le Nouveau front populaire en cas de duel avec le RN au second tour des législatives, Dominique de Villepin a passé toute sa carrière à droite. D’abord au RPR, puis à l’UMP. Avant de s’éloigner de la droite traditionnelle pour fonder ses propres partis. La République solidaire, actif de 2010 à 2012, puis au sein de La France humaniste, son nouveau parti depuis 2025.
« Je suis Gaulliste, c’est-à-dire la volonté de rassembler », a-t-il ajouté. « Alors je sais qu’en politique, parler de rassemblement, d’intérêt général, ça paraît anachronique, ça paraît même vieux. Et pourtant c’est une nécessité. Pourquoi ? Les dangers auxquels notre pays fait face, auxquels l’Europe fait face sont d’une telle nature que vous n’avez pas le temps aujourd’hui de décliner votre identité. La seule chose qu’il faut décliner, c’est sa capacité à monter aux avant-postes pour défendre notre pays ».
Une déclaration qui finit de prolonger les intentions politiques de l’ancien Premier ministre pour le prochain scrutin présidentiel. Car bien qu’il ne se soit pas encore officiellement porté candidat, il assume d’avoir lancé son parti La France humaniste dans le but de développer des idées avec l’horizon 2027 comme principale ligne de mire. Pour finir de s’en convaincre, il a, ce mercredi, inauguré les locaux de son parti en affirmant avoir « toute son énergie tendue vers l’objectif de 2027 » où il veut convaincre comme « serviteur » face à « la menace identitaire du Rassemblement national ». Pour la subtilité, on repassera.
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