jeudi, octobre 17

On attendait un peu l’interrogatoire de Dominique D., c’est sûr. Cet homme-là n’est-il pas un des rares à avoir tout dit, tout assumé au cours de l’instruction ? N’a-t-il pas affirmé, dès sa garde à vue en mars 2021, qu’il était venu en connaissance de cause à Mazan ? Que Dominique Pelicot, rencontré sur le forum « À son insu » du site coco.fr, lui avait dit droguer sa femme au Temesta pour la faire abuser par des inconnus ?

N’a-t-il pas ajouté, alors, qu’il avait vu des vidéos d’autres abus, avant de commettre lui-même un premier viol le 14 février 2015 – le soir de la Saint-Valentin ? Qu’il trouvait du plaisir, au fond, à avoir un objet sexuel à sa disposition ? Dominique Pelicot le décrit comme un de ses complices les plus exigeants, les plus fidèles aussi : cet ancien militaire devenu chauffeur routier, aujourd’hui âgé de 45 ans, s’est rendu à six reprises chez lui entre 2015 et 2020.

Alors oui, dans la longue litanie des violeurs qui ne savaient pas, qui ne pouvaient pas se douter, le témoignage de Dominique D. semblait précieux, au moins singulier.

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Devant la cour, pourtant, l’homme se rétracte, godille, chipote. Il a les cheveux ras, le front bas, un léger accent du Nord. Il remercie Gisèle Pelicot et sa famille d’« être là » pour montrer « la réalité de cet homme »,

Dominique Pelicot, qui, assis dans le box, tient son menton dans ses mains. Et puis, comme l’écrasante […] Lire la suite

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