Depuis le 6 août dernier, l’armée ukrainienne a lancé une offensive surprise dans la région russe de Koursk.
La guerre débutée depuis deux ans a donc fait irruption sur le territoire russe, obligeant les habitants de la région à s’adapter.
Le journaliste de TF1 Jérôme Garro s’est rendu sur place.
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Guerre en Ukraine : après deux ans et demi de guerre, incursion en territoire russe
Des blindés sur la route de Koursk, des avions de chasse dans le ciel, des alertes aux missiles en ville… Pas de doute, le conflit, débuté il y a deux ans en Ukraine par la Russie, a désormais fait irruption sur le territoire russe lui-même. Depuis début août, Kiev a lancé une offensive dans la région russe de Koursk, frontalière à l’Ukraine, ouvrant un nouveau front. La zone a par conséquent été soumise à un état d’urgence et 120.000 Russes, qui résidaient jusque-là à la frontière, ont dû être évacués en catastrophe.
Les voisins nous ont dit que les blindés ukrainiens approchaient
Les voisins nous ont dit que les blindés ukrainiens approchaient
Une réfugiée russe
Devant un centre d’accueil installé à Koursk pour soutenir ces réfugiés, une partie d’entre eux vient récupérer de la nourriture et des vêtements, mis à leur disposition. « Les voisins nous ont dit que les blindés ukrainiens approchaient. On a attrapé ce qu’on avait sous la main, nos papiers, et on a couru dans la nuit. Ce n’était pas du tout organisé comme évacuation », témoigne auprès de TF1info l’une d’entre eux. « On cherche des vêtements chauds. Là, il fait bon, mais le mois d’août touche à sa fin et je ne sais pas si on sera rentré avant l’hiver », avance, prévenant, un autre.
Inquiétudes autour de la centrale nucléaire de Koursk
Cette offensive surprise, lancée alors que l’armée ukrainienne est en difficulté sur son propre sol, a permis à Kiev de prendre le contrôle de dizaines de villages russes. Moscou semble avoir depuis arrêté la progression des soldats ukrainiens. Pour autant, les positions autour de la centrale nucléaire de Koursk, située à une cinquantaine de kilomètres des combats, ont été renforcées.
Bâtie à la même époque que la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, cette infrastructure stratégique alimente plusieurs régions russes en électricité. « Bien sûr qu’on se protège », assure Igor Korpounkov, maire de la ville de Kourtchatov, à proximité de laquelle se trouve la centrale. « On a construit une nouvelle ligne de fortification et organisé des groupes d’autodéfense. Des petits drones se sont écrasés et on a retrouvé des petits débris près de la centrale. Rien n’a été abimé, mais le danger existe », indique cet ingénieur de formation, qui a lui-même travaillé au sein de la centrale, dans la vidéo en tête de cet article.
S’il n’a pas été possible de vérifier ces informations de manière indépendante, elles viennent étayer la visite sur place prévue dans quelques jours de Rafael Grossi, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Preuve de l’inquiétude qui monte autour de ce site, soudainement proche d’une zone de combats.