Une équipe de LCI a rencontré les derniers habitants du village de Riasne.
Situé dans l’oblast de Donetsk, il connaît un moment de répit grâce à l’incursion ukrainienne en Russie.
Reportage dans cette zone près de la frontière, où l’espoir a remplacé la résilience.
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Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain
Avant la guerre, 560 habitants animaient les rues du petit village de Riasne. Il n’en reste plus que 180. Alors, après deux ans de guerre, les victoires de l’armée ukrainienne dans la région russe de Koursk depuis le 6 août font souffler un vent d’espoir. Auprès de nos journalistes sur place, les derniers habitants de ce petit village à quatre kilomètres de la frontière partagent un message optimiste.
La « fierté » de voir l’armée ukrainienne avancer
Il faut dire que la localité a connu des heures sombres. Située dans la région de Donetsk, elle a été occupée pendant 19 jours par l’armée russe au tout début du conflit. Depuis, ce lieu qui débordait de vie a laissé place au silence. Les rues sont désertes, les rares commerces ouverts sont vides. Trop près de la ligne de front, trop exposées aux bombardements, surveillées sans cesse par des drones de reconnaissance, les familles ont toutes déserté les lieux. La mairie est détruite, les maisons sont endommagées, certaines n’ont plus de toit, d’autres ont perdu leur fenêtre.
« C’est très difficile et dangereux de rester », confie sans retenue Valentina dans le reportage en tête de cet article. Au micro de LCI, la maire du village ne souhaite pas « sous-estimer » l’ennemi russe. « On est sous les tirs, et c’est pour ça qu’on a évacué en priorité les familles avec enfants ». Mais depuis le 6 août, les choses ont changé. « Les soldats ont fait un grand pas, on ne s’attendait pas à ça », témoigne Valentina. Une fois l’effet de surprise passé, les victoires de l’armée, à seulement quelques kilomètres du village, remplit la maire de fierté.
Comme elle, les derniers habitants ont retrouvé le sourire. « Moi, je suis très contente qu’ils aient pu franchir la frontière », s’exclame l’une des villageoises encore attablées dans un commerce ouvert. « Merci à notre État-major, merci à Zelensky. » Il faut dire que pour eux, l’offensive menée par Kiev apparaît comme un juste retour des choses. Après avoir passé 19 jours sous occupation, après deux années rythmées par le bruit des bombardements et après avoir vu leurs voisins déserter le village, il est resté un énorme ressentiment vis-à-vis de Moscou. « Il faut que la Russie vive ce qu’on vit : dans les sous-sols, sous terre, pour qu’ils sachent ce que ça fait », témoigne Louba. « Je n’ai pas de pitié pour eux, pas du tout. »
Avec le recul des forces armées russes, Riasne connait enfin un peu de répit. Jusqu’à penser que le pire est passé. Ici, peut-être encore plus qu’ailleurs en Ukraine, la résilience semble définitivement avoir laissé place à l’espoir.