lundi, mai 20

LA LISTE DE LA MATINALE

Une pléthore d’expositions est programmée pour célébrer les 150 ans de l’impressionnisme. Avec non seulement des œuvres qui se rattachent à ce courant, mais aussi des travaux d’artistes contemporains qui travaillent sur les effets changeants de la lumière, de la couleur et du temps. Une dizaine d’entre elles offre d’approcher la mer ou les visages d’enfants vus par les peintres de l’époque, le Sud de Berthe Morisot, la confrontation de Marc Desgranchamps aux paysages normands ou les néons installés par Laurent Grasso dans les ruines de l’abbaye de Jumièges.

Le Sud de Berthe Morisot

« La plage de Nice » (1882), Berthe Morisot, huile sur toile.

En 1874, dans l’atelier du photographe Nadar à Paris, a lieu la première exposition de la « société anonyme coopérative d’artistes » qui deviendront, par la grâce d’un critique malveillant, les « Impressionnistes ». Une seule femme y participe, Berthe Morisot (1841-1895). Née dans la bonne société (son père est préfet, puis magistrat à la Cour des comptes), elle se révèle rebelle, se veut peintre, et suit notamment les leçons de Corot. Elle participa à sept des huit expositions impressionnistes.

D’après un critique du Figaro, « chez elle, la grâce féminine se maintient au milieu des débordements d’un esprit en délire », mais c’est la première fois qu’une femme est reconnue comme une figure importante d’un mouvement d’avant-garde.

Elle fait deux séjours hivernaux à Nice, en 1881-1882 et 1888-1889. Dans cette ville, le musée des Beaux-Arts Jules Chéret a décidé de les évoquer et réunit, ce qui n’est pas un mince exploit, la quasi-totalité des peintures réalisées durant ces deux périodes, soit une soixantaine de toiles. Elles sont confrontées à des œuvres de Renoir et de Monet, peintes également sur les bords de la Méditerranée, dont Les Villas à Bordighera, que le second offrit à Berthe Morisot et qu’elle conserva toute sa vie. Ha. B.

« Berthe Morisot à Nice, escales impressionnistes ». Musée des Beaux-Arts Jules Chéret, à Nice, du 7 juin au 29 septembre.

Marc Desgrandchamps face aux paysages de Normandie à Yvetot

Le cas est rare : un artiste d’aujourd’hui, Marc Desgrandchamps, après quatre décennies de peintures qui n’ont jamais paru particulièrement proches de l’impressionnisme, se soumet volontairement à l’épreuve des paysages de Normandie qui sont communément associés aux noms de Degas, de Monet ou de Pissarro.

Il passe du temps dans le pays de Caux et sur la côte. Il y prend des notes visuelles. Puis revient dans son atelier, qui se trouve à Lyon, et se met au travail : un travail qui est, indissociablement, celui de la mémoire, de l’œil et de la main qui pose la couleur. Des éléments de ce qu’il a vu apparaissent à l’état de traces et – il faut en passer par ce mot − d’impressions.

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