Woody Allen, Luc Besson et Roman Polanski font un retour très contesté ​à la Mostra de Venise et à Deauville

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« Le choix de la Mostra de Venise de sélectionner Roman Polanski, Luc Besson et Woody Allen, et le choix de Deauville de sélectionner Luc Besson sont une validation honteuse de leur impunité. » Sur son compte Instagram, le collectif Tapis rouge, colère noire (TRCN) n’y va pas de main morte. « Tandis que leurs pieds fouleront les tapis rouges, poursuit le communiqué, c’est tout le système du cinéma, des financeurs aux diffuseurs, qui marchera sur les victimes. » Dans la nuit de samedi 2 à dimanche 3 septembre, ses membres ont fleuri les murs, les ponts et les quais de Venise et – dans une moindre mesure – Deauville et Paris de slogans. « Besson + Polanski + Allen = 17 accusations » ; « Mostra, affreux, sales et méchants » ; « Rape culture alla Mostra » (« culture du viol à la Mostra ») ; « Festival sessista, risposta femminista » (« festival sexiste, riposte féministe ») ; « Mostri in Mostra » (« des monstres à la Mostra »)…

Ce groupe, qui rassemble des « cinéastes et technicien.nes » du cinéma français, avait mené une opération similaire, au Festival de Cannes, en mai. Associé, pour Venise, au collectif « transféministe » italien Punto Force, TRCN a posté des dizaines de photos sur les réseaux sociaux, seul espace où les collages restent visibles. Effacés dès potron-minet par les autorités afférentes, ils ont, de fait, échappé à l’attention de la plupart des festivaliers.

C’est aux Deauvillais que Luc Besson, 64 ans, avait choisi de réserver ses principales apparitions publiques, en amont de la sortie de DogMan, son nouveau film. Le 2 septembre, le cinéaste l’a présenté en grande pompe, entouré de sa famille, avec pas de danse de sa femme et productrice à la fin de la projection et embrassade de ses enfants, sous les ovations. Le lendemain, il donnait une master class, à l’accès hyper contrôlé – trois fouilles et vérifications de billets, tout de même. Elle n’aura guère altéré l’air satisfait du réalisateur qui, depuis quelques mois, travaillait sa rédemption.

Opération blanchiment

Côté face : une vaste opération blanchiment, dont l’acmé aura été la publication, le 31 août, d’une interview à Paris Match, titrée « La lumière après la tempête ». Le cinéaste y affirme que « la justice a recueilli des dizaines de preuves de [son] innocence », lui qui, en réalité, a bénéficié d’un non-lieu face aux accusations de viol de l’actrice Sand Van Roy. Le coauteur de l’entretien ? Jérôme Béglé, figure de la sphère de l’industriel Vincent Bolloré, semble y adresser comme un message aux bannis du wokisme.

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