Une nouvelle « Liaison fatale » à la Adrian Lyne entre Lizzy Caplan et Joshua Jackson sur Paramount+

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PARAMOUNT+ − À LA DEMANDE − SÉRIE

A l’origine, il y a un personnage de folle furieuse qu’une scène impliquant une marmite et un lapin a suffi à faire entrer dans les annales du genre. Le film d’Adrian Lyne popularisa, en 1987, la figure de l’amoureuse psychotique prête à tuer pour conserver l’amour − ou tout au moins l’exclusivité − de l’homme marié sur lequel elle a jeté son dévolu. Plusieurs années après la sortie de Liaison fatale, Glenn Close ne décolérait toujours pas contre le traitement réservé à son personnage.

Lire la critique (en 1988) : Article réservé à nos abonnés « Liaison fatale », d’Adrian Lyne ou les terreurs de l’amour

La renaissance, il faut bien l’avouer, surprenante, du film en format sériel permet de lui rendre justice en lui consacrant le temps et l’espace qui lui ont peut-être fait défaut à l’époque. D’autant plus que sa showrunneuse, Alexandra Cunningham, est une spécialiste des rôles féminins qui, de Desperate Housewives à Physical, a toujours fait pencher la balance de l’écriture du côté de la complexité et de la nuance.

Les premiers épisodes de la série n’en sont pas moins un hommage malicieux au film et à son esthétique vintage. Joshua Jackson reprend le rôle de Dan, autrefois tenu par Michael Douglas, coiffure comprise. Brillant procureur adjoint, il convoite un poste de juge qui finit par lui échapper. L’incident ouvre en lui une brèche dans laquelle se glisse une collègue au charme discret, incarnée par Lizzy Caplan. Les quelques étreintes consommées dans le studio en ville d’Alex ont beau rassurer Dan sur sa masculinité, celui-ci rentre pourtant chaque soir retrouver sa femme (Amanda Peet) et sa fille en banlieue. « Je refuse d’être ignorée », décrète Alex, dont on sait dès le début de la série que Dan l’a tuée (à moins que… ?).

Une profondeur intéressante

Les huit épisodes de Liaison fatale opèrent un va-et-vient entre le milieu des années 2000, époque à laquelle se déroule l’idylle entre Dan et Alex, et la sortie de prison de Dan, quinze ans après avoir avoué le meurtre de sa maîtresse. Dès lors, la série va s’attacher à réunir les pièces d’un puzzle qui doit rendre intelligible la maladie mentale d’Alex et la souffrance psychologique qui en découle.

Cela passe par une profonde réécriture du personnage mais aussi par des adjonctions délicates, comme le point de vue de la fille de Dan, une étudiante en psychologie qui retranscrit des cours sur Carl Jung entre un rendez-vous chez sa propre psy et un café avec son père, avec qui elle a prudemment renoué. Ou comme le lapin blanc du film, qui n’est plus ici une simple victime collatérale du délire d’Alex, mais le point sur lequel se crispe sa psychose. L’ensemble est parfois fastidieux, mais donne à la série une profondeur intéressante.

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