Un conservateur de Versailles attaque Catherine Pégard, la présidente du château, devant la justice

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Comme si de rien n’était. Mercredi 20 septembre, la présidente du château de Versailles, Catherine Pégard, fera sans doute bonne figure lors du grand banquet donné par l’Elysée au monument, en l’honneur de la visite en France du roi Charles III et de la reine Camilla. Son remplacement serait pourtant imminent, écrit Le Figaro dans son édition du 19 septembre.

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Emmanuel Macron se serait enfin résolu à la remplacer après avoir échoué à deux reprises à la maintenir en poste jusqu’aux Jeux olympiques. Selon les règles de la fonction publique – une limite d’âge à ne pas dépasser –, Catherine Pégard, 69 ans, aurait dû quitter depuis deux ans le navire. Mais elle tient toujours la barre, dans un intérim aussi inhabituel qu’interminable, décidé en février 2021 par le ministère de la culture.

C’est précisément la légalité de cet intérim que conteste aujourd’hui l’un de ses conservateurs, Alexandre Maral, en délicatesse avec sa direction, dans le cadre d’un référé suspension plaidé jeudi 14 septembre devant le tribunal administratif de Versailles. D’après les informations du Monde, que le château de Versailles n’a pas souhaité confirmer, le responsable du département des sculptures a été suspendu de ses fonctions en mars pour avoir organisé des visites privées et tenu des conférences rémunérées en dehors de tout cadre réglementaire. « Catherine Pégard n’a pas le pouvoir de sanctionner car elle est en situation d’incompétence depuis 2021 », affirme l’avocat Emmanuel Glaser, rappelant « qu’un intérim ne peut durer que quelques mois, pas l’équivalent d’un mandat ».

Une vingtaine de conférences

L’affaire, détaillée dans un arrêté cinglant de cinq pages, signé le 6 juillet par la secrétaire générale du gouvernement, Claire Landais, remonte à novembre 2022. Surpris par le nombre et la fréquence des visites privées qu’anime Alexandre Maral, le directeur du château, Laurent Salomé, lui fait part de ses inquiétudes dans un courriel. Malgré la mise en garde, le conservateur organise encore huit visites entre le 5 décembre 2022 et le 15 janvier.

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Une enquête administrative, diligentée de janvier à avril, met en lumière une vingtaine de conférences données par M. Maral en dehors de l’Ile-de-France, sans ordre de mission ni dépôt de jours de congé, excepté pour cinq d’entre elles. Pendant ses heures de travail, il organisait aussi des visites privées tarifées – pas moins de trente-sept en 2022. Les rémunérations ne sont pas astronomiques : environ 15 000 euros perçus pour les visites, moins de 8 000 euros pour les conférences. Mais cela reste un manque à gagner pour l’établissement, qui dispose d’un service des publics.

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