Un an après la gifle de Will Smith, Chris Rock réplique férocement dans un spectacle

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Il aura fallu attendre un an. Giflé par l’acteur Will Smith pendant la cérémonie des Oscars l’année dernière, devant un public mondial après une blague sur son épouse, Chris Rock a finalement riposté samedi 4 mars, à l’occasion d’un numéro de stand-up diffusé sur Netflix.

Cette fois-ci, c’est l’humoriste américain, qui avait refusé de porter plainte et a gardé un silence quasi-total sur l’incident, qui n’a pas retenu ses coups de griffe. Sur scène à Baltimore, il a accusé la star hollywoodienne d’« indignation sélective » (« Selective outrage »), le nom donné à ce spectacle diffusé en direct, une première pour la plate-forme Netflix.

Chris Rock a affirmé que Will Smith s’en était pris à un homme moins costaud que lui parce qu’il était contrarié que sa femme l’ait trompé. Il a rappelé que Will Smith avait été largement moqué après un épisode de l’émission télé de son épouse, Jada Pinkett Smith, diffusé sur Facebook, Red Table Talk, dans lequel le couple évoquait la liaison extraconjugale qu’elle avait eue et la façon dont cela avait affecté l’acteur.

« Pourquoi faire ça ? » a-t-il demandé. « Tout le monde l’a traité, lui, de salope. Ils ont traité sa femme de prédatrice », a-t-il dit, notant qu’il avait essayé d’« apporter son soutien à l’acteur quand l’information était devenue publique ». En fait, « elle lui a fait plus de mal qu’il ne m’en a fait », a-t-il aussi déclaré.

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« Ça fait encore mal »

En mars 2022, l’acteur était monté sur la scène des Oscars et avait frappé l’humoriste qui venait de tourner en dérision la coupe de cheveux très court de sa femme qui souffre d’alopécie. Quelques minutes plus tard, Will Smith recevait l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans King Richard. Il s’est ensuite excusé auprès de Chris Rock, mais a été banni des Oscars − dont la prochaine édition aura lieu le 12 mars − pendant une décennie.

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Sur Sunset Boulevard, à Los Angeles, le 28 février 2023, une affiche de promotion du spectacle « Selective Outrage » de Chris Rock diffusé en direct sur Netflix le 4 mars.

Selon Chris Rock, Jada Pinkett Smith lui voue une animosité particulière en raison d’un événement survenu quelques années auparavant, lorsqu’elle l’avait appelé à boycotter les Oscars parce que son mari n’avait été nominé pour son film Concussion (Seul contre tous) en 2015. « C’est quoi ce bordel ? Alors, j’ai fait des blagues à ce sujet ? On s’en fout ! ».

« Elle a dit… que quelqu’un devrait démissionner parce que son mari n’a pas été nommé pour “Concussion” [qui signifie commotion cérébrale en anglais]. Ensuite, [Smith] me provoque une commotion cérébrale », a-t-il plaisanté.

« Les gens [me] demandent “Ça fait mal ?”. Ça fait encore mal », a-t-il dit, en référence à la gifle reçue. « Will Smith est nettement plus costaud que moi. Will Smith a joué le rôle de Mohamed Ali dans un film. Vous pensez que j’ai auditionné pour ça ? », a-t-il lancé.

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« Je ne suis pas une victime »

Alors que Will Smith a parlé à plusieurs reprises de l’incident depuis un an, Chris Rock a évité toutes les plates-formes habituelles où les célébrités vont souvent pour exprimer leurs sentiments. Il ne s’est jamais assis pour une interview avec la star de télévision Oprah Winfrey, et a refusé les demandes de nombreux médias qui auraient aimé obtenir un entretien exclusif.

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« Je ne suis pas une victime, a-t-il déclaré. Vous ne me verrez jamais pleurer chez Oprah (…) Vous ne le verrez jamais, ça n’arrivera jamais. »

L’humoriste, qui semblait parfois en colère pendant son spectacle, a déclaré qu’avant la gifle, il avait toujours apprécié Will Smith, comme rappeur d’abord, puis comme acteur. « Il avait fait de grands films. J’ai soutenu Will Smith toute ma vie ». Mais désormais il dit apprécier son dernier film, Emancipation, parce qu’un maître d’esclave bat le personnage de Will Smith.

Le Monde avec AP et AFP

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