Sélection galeries : Anita Molinero Chez Christophe Gaillard, Virginie Barré chez Lœvenbruck

0
13
  • Anita Molinero
    Galerie Christophe Gaillard

Avec des pots d’échappement, Anita Molinero fabrique une araignée géante, fille de celles de Louise Bourgeois, à qui elle rend ainsi hommage. Avec des baskets, des prothèses mammaires, divers types de résines, des croûtes de couleurs séchées, des joints d’échafaudage et quelques autres débris, elle fait naître des fragments d’anatomies humaines. Ces pièces, légèrement morbides ou allègrement érotiques, composent un cabinet de curiosités d’aujourd’hui. L’artiste déploie une installation tout aussi contemporaine dans la grande salle de la galerie : des cabines téléphoniques vitrées et, à l’intérieur, ces volumes tordus et troués qu’elle obtient en travaillant au chalumeau des poubelles de plastique. On peut y voir des larves de monstres encore captives dans un laboratoire, les traces d’une émeute urbaine ou des vanités à taille humaine. L’installation devait être placée dans la cour de l’Assemblée nationale, mais elle a fait peur à l’institution. Philippe Dagen

« Les larmes de Louise », Galerie Christophe Gaillard, 5 rue Chapon, Paris 3e. Du mardi au vendredi 10 h 30-12 h 30 14 heures-19 heures, samedi 12 heures-19 heures. Jusqu’au 29 avril.

  • Virginie Barré
    Galerie Lœvenbruck
« Simone » (2017), résine et tissu de Virginie Barré chez Lœvenbruck.

L’exposition de Virginie Barré est un hymne aux joies de l’enfance, une cure de jouvence. Son tout dernier court-métrage, Nos corps sont des rivières, en est le cœur battant. Il tient de Jacques Demy et d’Alice aux pays des merveilles. Une trappe s’ouvre dans le réel, et voilà une joyeuse bande de druides et druidesses partis en rondes et divagations sur le rivage. La plage de Trouville et ses cures thermales glissent doucement vers le rêve, l’eau, et les corps entrent en dialogue. Cette joyeuse communion se poursuit à travers les objets mis en scène dans l’exposition : autant d’esquisses pour la comédie musicale La Plage des dames, long-métrage que l’artiste prépare depuis quatre ans. Couronnes de graines d’artichaut, épuisettes pleines de pistils, lunes pastel, colliers d’œufs ou de papier composés avec ses deux filles : on a hâte de voir un jour le film de cette demoiselle, qui prend si joliment le parti des choses. Emmanuelle Lequeux

Nous dans la vie. Galerie Loevenbruck, 6, rue Jacques Callot, Paris 6e. Jusqu’au 8 avril. Loevenbruck.com

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici