L’artiste congolais Sammy Baloji n’a pas son pareil pour connecter des histoires sans lien apparent, et il le prouve de nouveau à la galerie Imane Farès, à Paris. A l’entrée, un terrarium renfermant des végétaux du Congo renvoie aux serres portatives qui convoyaient, au XIXe siècle, les plantes indigènes jusqu’aux pays européens. Sa forme alambiquée s’inspire des minerais dont regorge le sous-sol congolais, notamment le cuivre, utilisé dans la fabrication des bombes lors de la première guerre mondiale. Conflit auquel a participé Albert Kudjabo, dont la voix résonne à quelques mètres de là. Ce Congolais fut réquisitionné par l’armée belge avant d’être capturé par les Allemands, qui en firent un objet d’étude. Ainsi se tisse une trame subtile entre la domestication de la nature, au mépris de la biodiversité, la prédation minière et l’asservissement des êtres.
« Sammy Baloji. The King’s Order to Dance ». Galerie Imane Farès, 41, rue Mazarine, Paris 6e. Jusqu’au 16 décembre. Imanefares.com