Rachid M’Barki, Jean-Jacques Bourdin, Philippe Verdier… ces journalistes exfiltrés du petit écran

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2023 : Rachid M’Barki, congédié pour défaut d’éthique

Rachid M’Barki.

Il était le visage du « Journal de la nuit » et une figure historique de BFM-TV. Mais des brèves lues par Rachid M’Barki, traitant, entre autres, des yachts d’oligarques russes ou du Sahara occidental, n’étaient ni écrites ni validées par la chaîne. En toute discrétion, elles étaient concoctées par un lobbyiste en lien avec une entreprise spécialiste des campagnes de désinformation basée en Israël, ont révélé, mi-février, Le Monde et le consortium de journalistes internationaux Forbid­den Stories. BFM-TV a annoncé porter plainte con­tre X pour « corruption passive et abus de confiance ». Licencié, Rachid M’Barki devrait être privé de son autre programme phare… « Faites entrer l’accusé » sur RMC Story.

2022 : Jean-Jacques Bourdin, limogé après de graves plaintes

Jean-Jacques Bourdin.

En vingt et un ans de carrière à RMC et BFM-TV, le journaliste vedette Jean-Jacques Bourdin a traversé moult campagnes présidentielles. Le présentateur n’a en revanche pas pu animer celle de 2022. Ecarté des ondes et de l’antenne dès le mois de janvier après une première plainte le visant pour violences sexuelles, suivie d’une seconde en février, il est finalement limogé le 17 juin 2022. Une enquête interne au groupe Altice a été menée, dont le contenu est resté secret. Entre-temps, les plaintes ont été classées sans suite par la justice pour cause de prescription. Jean-Jacques Bourdin, lui, a repris le micro sur Sud Radio.

2020 : Sébastien Thoen, licencié pour parodie de groupe

Sébastien Thoen.

Une preuve que Canal+ a bien changé avec les années, et au fil des changements de propriétaires. En novem­bre 2020, Sébastien Thoen participe à une parodie ­diffusée sur les réseaux sociaux de « L’Heure des Pros », l’émission animée par Pascal Praud et programme-phare de CNews, autre chaîne du groupe de Vincent Bolloré. Crime de lèse-majesté, la plaisanterie n’est pas du goût de Canal+, qui congédie celui qui présentait chaque mois depuis six ans « Le Journal du hard ». Pour avoir affiché, au détour d’une phrase à l’antenne, son ­soutien à Sébastien Thoen, le journaliste sportif Stéphane Guy, vingt-trois ans de chaîne cryptée, sera lui aussi licencié, quelques semaines plus tard.

2017 : Tex, débarqué pour humour mal placé

Tex.

« C’est un sujet super sensible, je la tente. » Invité, le 30 novembre 2017, sur la chaîne C8, l’humoriste Tex se lance : « Les gars, vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? Elle est terrible celle-là… On lui dit plus rien, on vient déjà de lui expliquer deux fois. » Applaudissements du public, tollé partout ailleurs. Le présentateur des « Z’amours », qu’il anime sur France 2 depuis dix-sept ans, est viré illico. Rien n’y fera, ni ses excuses, ni les rares soutiens d’autres humoristes comme Anne Roumanoff ou Jean-Yves Lafesse. En avril 2022, la Cour de cassation entérine ce licenciement, jugeant la sanction « proportionnée ».

2015 : Philippe Verdier, écarté pour écart climatique

Philippe Verdier.

En 2015, avant la COP21, Philippe Verdier, chef de la météo à France 2, publie un pamphlet aux accents complotistes. Dans Climat investigation (éd. Ring), l’auteur relativise le réchauffement climatique, s’en prend aux « scientifiques manipulés, politisés » du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et à ces « médias aveuglés qui s’emballent et censurent ». Il signe une ­tri­bune dans Le Point pour inter­peller François Hollande sur les « nouveaux apôtres du climat ». France Télévisions souhaite bon vent à son « M. Mé­téo ». Depuis, Philippe Verdier a perdu son procès pour licenciement abusif et est parti travailler sous des cieux plus cléments, en Suisse.

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