« Nous revendiquons une juste place pour la création sonore dans les politiques culturelles »

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Constatant la suppression du fonds de soutien à l’écriture sonore et notre exclusion de la concertation sur l’établissement d’une « taxe sonore » pour les plates-formes de streaming, nous, auteurs et autrices de podcast et de radio, revendiquons une juste place pour la création sonore dans les politiques culturelles et la création d’un fonds public pérenne pour soutenir son financement.

En 2021, plus de 15 millions de Françaises et de Français écoutaient chaque mois des podcasts, un chiffre en forte hausse (+ 20 % par rapport à 2020). Où les écoutent-ils en priorité ? Sur les plates-formes de streaming musical. Les géants de la diffusion audio, qui affichent une croissance insolente, l’imputent à la très grande appétence du public pour le podcast.

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Spotify, qui compte près d’un demi-milliard d’utilisateurs, indiquait en juillet 2022 héberger 4,4 millions de podcasts, avec lesquels les interactions des utilisateurs auraient connu une « croissance substantielle à deux chiffres ». Les revenus d’abonnement et les recettes publicitaires suivent le même mouvement.

Une injustice majeure

Nos œuvres enrichissent quotidiennement les catalogues des plates-formes de streaming et participent à leur attractivité.

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Nous nous étions réjouis lorsque, en 2021, le ministère de la culture avait mis en place, grâce aux préconisations du rapport de François Hurard et Nicole Phoyu-Yedid (« L’écosystème de l’audio à la demande (“podcasts”) : enjeux de souveraineté, de régulation et de soutien à la création audionumérique »), un fonds de soutien à l’écriture sonore doté de 500 000 euros. Renouvelé en 2022, il a fait aujourd’hui long feu devant les arbitrages de Bercy. C’est une injustice majeure quand des soutiens publics existent de longue date pour tous les autres répertoires (cinéma et audiovisuel, musique, arts plastiques…).

Notre colère et notre déception sont immenses face à cet angle mort de la politique publique.

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Le président de la République l’a annoncé le 21 juin : si les acteurs du streaming audio et de la filière musicale ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente avant le 30 septembre, une « taxe streaming » devra voir le jour dans le projet de loi de finances pour 2024. Son produit permettra de nourrir une offre de subventions publiques pour accompagner la production de nouvelles œuvres. Netflix et consorts sont soumis à une taxe similaire depuis leurs débuts, et son produit participe au financement du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).

Equité

Bien, mais… seuls les ayants droit de la filière musicale sont invités à la table de la concertation.

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