« Loin en amont du ciel » : Pierre Pelot regagne le Far West

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« Loin en amont du ciel », de Pierre Pelot, Gallimard, « La Noire », 384 p., 21,50 €, numérique 16 €.

Loin en amont du ciel, le nouveau roman de Pierre Pelot, porte bien son titre. L’auteur le répète, ce texte « vient de loin ». De son enfance, quand il jouait aux cow-boys et aux Indiens dans les forêts de ses Vosges natales, et de sa jeunesse, biberonnée aux westerns de Sam Peckinpah (1925-1984), comme aux romans des grands espaces américains de James Curwood (1878-1927). Un livre qui remonte loin, aussi, en amont d’une œuvre ­protéiforme, qui compte plus de deux cents livres, l’auteur y renouant avec le genre de ses ­débuts : le western.

Le récit met en scène, à la fin de la guerre de Sécession (1861-1865), une bande de femmes qui sillonne l’Arkansas, aux trousses d’un gang de hors-la-loi qui a massacré leurs proches. Enea, cheffe de ces vengeresses, cherche aussi un voisin, auquel elle a été promise : Dylan Stark, engagé dans les rangs de l’armée confédérée et porté disparu, ombre portée en arrière-plan de l’intrigue. Sa présence, pourtant, est loin d’être anodine. Le cycle Dylan Stark, une vingtaine de westerns publiés entre 1967 et 1970 chez Marabout, est en effet l’œuvre par laquelle Pierre Pelot s’est fait connaître.

Ce « ressac tardif de Dylan Stark », ainsi que l’auteur qualifie Loin en amont du ciel, on le doit à Stéfanie Delestré, directrice des collections « La Noire » et « Série noire », chez Gallimard – Pierre Pelot a rejoint cette dernière en 2021 avec Les Jardins d’Eden, polar qui reparaît en Folio (272 pages, 8,10 euros). Une consécration pour l’auteur qui, plus de quarante ans auparavant, s’était vu refuser la publication en « Série noire » d’un de ses livres les plus connus, L’Eté en pente douce ­ (Kesselring, 1980).

« Je suis un voyageur infernal, qui n’a jamais bougé de son fauteuil »

« Quand Stéfanie m’a proposé de faire un western pour mon premier titre dans “La Noire”, j’en suis presque tombé de ma chaise. Cela faisait des années que j’attendais ça », raconte-t-il. La proposition est insolite : le genre a toujours été quasiment inexistant en littérature française, y compris à l’époque des débuts de Pierre Pelot. « Je suis tombée par hasard sur deux tomes de “Dylan Stark” dans une boîte à livres. Je les ai adorés », explique l’éditrice. Et de poursuivre : « L’idée s’est ensuite imposée à la suite d’une discussion avec Pierre autour d’un cycle qu’Arte avait consacré au western. Il en parlait avec tant d’enthousiasme… » Après l’appel de Stéfanie Delestré, Pierre Pelot, accro aussi aux séries télévisées mettant en scène un Far West réaliste – Deadwood – ou fantasmé – Westworld –, « remonte sur sa chaise avec une joie immense, mais aussi un trac fou ».

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