Après la validation, samedi 16 septembre, de l’inscription au patrimoine mondial des « volcans et forêts de la montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique », lors de la 45e session élargie du comité du patrimoine mondial qui s’est tenue à Riyad, l’euphorie et la fierté sont palpables dans l’île. Cet ensemble de deux massifs volcaniques, d’une superficie totale de près de 14 000 hectares, devient le septième bien naturel français à figurer au patrimoine mondial de l’Unesco.
« C’est un moment historique pour la Martinique, mais, au-delà, pour la Caraïbe et pour le monde entier », a salué Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), sitôt après l’annonce de la décision du comité. Fidèle à son habitude, l’élu a invoqué les mânes d’Aimé Césaire, déclamant, dans le désordre, quelques vers par lesquels le poète martiniquais décrivait le volcan dans son recueil Ferrements (1960) : « Lion décapité, harnaché de toutes nos blessures, griffonné de lave trop hâtive qui nous ouvre l’espace et le temps de s’installer à l’horizon ».
Le patron de l’exécutif martiniquais n’était pas le seul responsable politique à verser dans le lyrisme. « Le monde entier clame notre caractère exceptionnel », se félicite la sénatrice Catherine Conconne. Cette ancienne alliée de Serge Letchimy qui briguera un deuxième mandat lors des élections sénatoriales du 24 septembre se targue de « cette pluie de reconnaissances » pour l’île, qui reçoit son troisième label de l’Unesco en trois ans : il y a eu, fin 2020, l’inscription de la yole ronde, une embarcation à voile traditionnelle, au registre du patrimoine immatériel, puis la désignation de réserve de biosphère en septembre 2021.
« Ces trois éléments-là vont offrir à la Martinique une opportunité extraordinaire de rayonner et d’attirer une clientèle touristique potentielle de visiteurs, que nous devons convertir en développement économique », souligne avec pragmatisme Christian Rapha, le maire de Saint-Pierre. Cette commune située au pied de la montagne Pelée avait été, à l’instar de plusieurs localités avoisinantes, anéantie par l’éruption du 8 mai 1902. Le cataclysme, qui a fait près de 30 000 victimes, a donné naissance à la volcanologie moderne.
Retombées économiques
L’impact économique de l’inscription au patrimoine mondial est dans toutes les têtes. En effet, selon le parc naturel de la Martinique, elle « pourrait augmenter le nombre de visiteurs de 30 à 40 % » sur cette île de 360 000 habitants qui accueillait déjà un million de touristes par an avant la pandémie de Covid-19.
Il vous reste 53.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.