Le séisme au Maroc a aussi dévasté le patrimoine historique, endommageant palais, mosquées et minarets

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Fortifications fissurées, mosquées effondrées, palais endommagés… Le tremblement de terre de magnitude 7 qui a frappé le Maroc, dans la nuit du 8 au 9 septembre, faisant 2 901 morts et 5 530 blessés selon un bilan provisoire, a aussi réduit des joyaux patrimoniaux à néant. Selon le journal en ligne marocain Medias24, vingt-sept sites historiques ont été dévastés, principalement à Marrakech, Taroudant et Ouarzazate.

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Dans la commune de Talat N’Yaqoub, proche de l’épicentre du séisme, la mosquée de Tinmel, symbole de la dynastie des Almohades, qui faisait l’objet d’un grand programme de restauration, s’est effondrée. Près de Ouarzazate, le village fortifié d’Aït-Ben-Haddou, qui a servi de décor au film Lawrence d’Arabie (David Lean, 1962) et à quelques épisodes de la série Game of Thrones (en 2013), a vacillé. Les habitations vernaculaires en terre et leurs lacis de ruelles accusent de graves dommages, tandis que le grenier collectif datant du XVIIe siècle est en poussière.

Ce désolant état des lieux n’est pas définitif. L’accès à certaines zones reste difficile, le séisme ayant englouti les routes. L’urgence étant de ravitailler les centaines de milliers de sans-abri, les voies déblayées sont réquisitionnées pour l’acheminement des secours. « C’est une catastrophe humanitaire. Nous parlons de préservation du patrimoine avec humilité et nous attendons notre tour », murmure Krista Pikkat, directrice de l’entité culture et situations d’urgence au sein de l’Unesco, dont le bureau permanent à Rabat est en contact étroit avec les autorités marocaines.

Etayage en cours

L’étendue des dégâts est mieux évaluée à Marrakech, où une équipe de l’Unesco a été dépêchée dès le 9 septembre. Dans la médina, inscrite depuis 1985 au Patrimoine mondial de l’humanité, beaucoup de bâtiments se sont écroulés, en particulier au cœur de l’ancien quartier juif du Mellah. Le minaret de la mosquée Kharbouch n’est plus qu’un tas de gravats. Bien que traversés d’inquiétantes fissures, les palais de la Bahia et d’El Badi ainsi que l’emblématique minaret de la Koutoubia, surplombant la place Djemaa El-Fna, ont en revanche résisté aux secousses.

Au Musée des Confluences Dar El Bacha, dans ce magnifique riad construit en 1910 et ouvert au public en 2017, le renforcement des murs balafrés de larges failles a déjà commencé. Même étayage en cours à Dar Si Saïd, grande demeure palatiale du XIXe siècle qui abrite le Musée national du tissage et du tapis. « Une quinzaine de poteries et quatre céramiques datées du XVIIIe au XXe siècle ont été cassées, énumère Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées. Mais on a de la chance, car la plupart des collections de céramiques se trouvaient ailleurs et n’ont pas été affectées par le séisme. » Le Musée du patrimoine immatériel Djemaa El-Fna, situé dans l’ancien siège de la Bank Al-Maghrib, a été relativement préservé et devrait rouvrir dans moins de dix jours, annonce Mehdi Qotbi, qui a déjà fait le calcul : « On a besoin d’environ 700 000 euros pour restaurer ces trois musées. »

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