Le Musée d’histoire naturelle de New York s’offre une nouvelle aile aux allures de ruche

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Est-ce le célèbre canyon d’Antelope en Arizona, aux courbes calcaires striées par les vents ? Une grotte de glace sculptée par les eaux en Islande ? Les arches de pierre de l’Utah ? Ou encore une ruche géante aux alvéoles agglomérées par les abeilles ? En pénétrant dans le Centre Richard-Gilder pour la science, l’éducation et l’innovation, la nouvelle aile du Musée d’histoire naturelle, à New York, aux abords de Central Park, le visiteur entre dans le monde intérieur et souterrain de l’architecte de Chicago Jeanne Gang. Immédiatement, il reconnaît le talent de Mme Gang, 59 ans, connue pour ses gratte-ciel aux ondulations marines, telle l’Aqua Tower, sur les bords du lac Michigan.

Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés L’architecte Jeanne Gang, adepte de la hauteur et de l’égalité

La spécificité du projet : « Le parcours commence par l’intérieur », nous confie Jeanne Gang. Une contrainte technique en adéquation avec le projet du musée, relater la vie des insectes, et ce monde sous-terrain, construit comme une ruche ou une fourmilière. Contrainte technique, car il fallait construire, voire incruster la nouvelle aile, entre le bâtiment principal inachevé de style gothique victorien, bâti à la fin du XIXe siècle, et l’entrée plus moderne qui donne accès au planétarium, et surtout à cheval sur les entrepôts souterrains. Il fallait « réutiliser la structure existante », selon Jeanne Gang, au lieu de bâtir à partir de rien, ce qui est au fond plus facile.

Des arches et des alvéoles de béton armé, à l’aspect brut et aux formes rappelant Gaudi, ont permis à Jeanne Gang de combler ce vide pour créer le Centre Richard-Gilder du musée, du nom de son mécène, un financier philanthrope mort en 2020. Interminable projet de 465 millions de dollars, lancé en 2014, sujet à de multiples contestations des riverains : la construction n’a réellement débuté qu’en 2019, alors que l’inauguration aurait dû avoir lieu cette année-là pour les 150 ans de l’institution. Enfin, voici l’aile enfin ouverte au public à partir du jeudi 4 mai.

Goût jugé suranné et colonial

Le Centre Richard-Gilder doit aussi servir d’entrée et faciliter la circulation dans le musée, terrible labyrinthe fait de culs-de-sac où le visiteur se perd sans cesse. Le Musée d’histoire naturelle, très prisé des touristes français, avait connu une célébrité renouvelée avec la sortie, en 2006, du film de Shawn Levy, La Nuit au musée. Il racontait comment toutes les expositions − animaux, dinosaures, miniatures − prenaient vie, et comment le héros, un gardien de nuit, parvenait à remettre de l’ordre, aidé de Theodore Roosevelt (1858-1919), président aventurier des Etats-Unis et icône du musée.

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