A Campénéac (Morbihan), Claire Vilani fait construire une maison dans son jardin, à 10 mètres de la sienne. Simple chantier pour le moment, l’habitation réveillera quelques souvenirs chez les amateurs de séries télévisées d’avant Netflix. Qui aurait imaginé qu’on puisse un jour ériger ici une réplique de la bicoque en bois de La Petite Maison dans la prairie ? A 6 700 kilomètres du hameau de Plum Creek, à Walnut Grove – bourgade du Minnesota entièrement reconstruite en studio pour les besoins du tournage, qui s’est étalé de 1974 à 1983 –, le célèbre feuilleton relatant le quotidien de pionniers américains à la fin du XIXe siècle s’apprête à reprendre vie en forêt de Brocéliande. Parois en pin et OSB, toit en pente imitation bardeaux, fagots de bois accrochés aux murs… Ne manquera que la famille Ingalls pour égayer cette maisonnette livrée à la nostalgie.
Mère de trois enfants, deux fois grand-mère également, Claire Vilani, 48 ans, est une fan absolue de La Petite Maison, série pétrie de bons sentiments et régulièrement rediffusée, comme actuellement sur la chaîne 6ter. Elle avait 5 ans quand Michael Landon, alias Charles Ingalls, le père de famille au chapeau de paysan, lui est apparu pour la première fois à la télévision. L’acteur est entré ce jour-là dans sa vie, pour ne plus jamais en sortir. C’est à partir de sa taille – « 1,75 mètre, sans les talonnettes qu’il devait porter en jouant » – que Claire Vilani a pu évaluer les dimensions de la fameuse cabane, d’une superficie de 42 mètres carrés selon elle. Une architecte des environs a dessiné des plans. Le menuisier de la commune a commencé les travaux en juin. Financés par un prêt bancaire, ceux-ci se termineront dans quatre mois.
Pas un « mini-Disneyland »
Sa connaissance par cœur des 205 épisodes de la saga n’explique pas tout. C’est pour ressusciter les « valeurs perdues » magnifiées à l’écran – l’amour familial, l’autorité paternelle, la tolérance, l’altruisme… – que Claire Vilani a voulu reconstituer chez elle un coin de l’Amérique pastorale. Son propre cocon familial a connu des difficultés d’ordre privé ces dernières années, au point de « voler en éclats ». Sa psy l’a encouragée à mener à bien son projet : créer un lieu réparateur, « où l’on peut retrouver le sourire et se dire que tout n’est pas perdu », explique cette ancienne gérante de discothèque, spécialisée en « philothérapie » (une thérapie non conventionnelle qui se focalise sur la pensée positive). Sitôt construite, sa chaumière sera ouverte au public, moyennant un prix d’entrée modique. Son nom ? The Country House, appellation préférable au titre original (Little House on the Prairie), comme le lui a conseillé un avocat spécialisé dans les droits d’auteur.
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