« Esterno notte », « Happy Valley », « Blackport », « Ted Lasso » : nos idées de séries

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LA LISTE DE LA MATINALE

C’est peut-être l’approche de Séries Mania, dont l’édition 2023 s’ouvrira le 17 mars, mais l’offre de séries de qualité se fait pressante. Entre le chef-d’œuvre que Marco Bellocchio avait présenté l’an passé à Cannes, la conclusion des tribulations déchirantes du sergent Catherine Cawood et la découverte d’un pan de l’histoire islandaise contemporaine, aura-t-on le temps de renouer avec Ted Lasso ?

« Esterno notte » : le mystère de la Passion d’Aldo Moro

Vingt ans après le long-métrage Buongiorno, notte, Marco Bellocchio revient à ces jours du printemps 1978 qui virent l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro, président de la Démocratie chrétienne italienne, par les Brigades rouges. La puissance dramatique de ce nouveau récit d’une affaire déjà relatée sous toutes les formes narratives, du roman au documentaire, fait d’Esterno notte un objet rare dans le domaine épisodique : un chef-d’œuvre.

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Chaque épisode de cette série, chaque partie de ce long film, déplace le point de vue, sans perdre pour autant le fil chronologique : le ministre de l’intérieur Francesco Cossiga (Fausto Russo Alesi), le pape Paul VI (Toni Servilio), Eleonora Moro (Margherita Buy), occupent tour à tour le premier plan. Alors que, avec ses extraits d’archives soviétiques, Buongiorno, notte tournait autour de la généalogie des Brigades rouges, Esterno notte explore le cœur catholique de la plupart des protagonistes – y compris la jeune brigadiste qu’incarne Daniela Marra – et la dimension religieuse des rituels qu’ils accomplissent. Bellocchio puise dans un imaginaire qui va de Fra Angelico à Pasolini, pour exprimer la douleur jamais apaisée d’un pays divisé jusque dans le cœur de chacun de ses citoyens. T. S.

Série réalisée par Marco Bellocchio. Avec Fabrizio Gifuni, Margherita Buy, Toni Servillo, Fausto Russo Alesi, Daniela Marra (Italie/France, 2022). Disponible sur arte.tv à la demande.

« Happy Valley » : l’héroïque retraite du sergent Catherine Cawood

Mettant à profit le hiatus de sept ans qui sépare cette troisième et dernière saison de la précédente, Sally Wainwright, créatrice de ce qui, de prime abord, ressemble à une série policière britannique, mène à son terme la trajectoire de sa protagoniste. Si l’on a déjà vu les deux premières saisons de Happy Valley (et on a tout intérêt à le faire, elles sont disponibles sur myCanal), on sait déjà que cette policière en uniforme élève son petit-fils Ryan (Rhys Connah, que l’on a découvert enfant, que l’on retrouve adolescent), né du viol de la fille de Catherine par Tommy Lee Royce (James Norton), sociopathe qui vieillit derrière les barreaux en ce début de saison. Happy Valley respecte, célèbre, même, les règles du genre policier.

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