« El Inmortal », sur OCS Pulp : le mythe du gangster à l’ancienne décliné dans un « Scarface » madrilène

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OCS PULP – DIMANCHE 5 MARS À 21 H 00 – MINISÉRIE

Il y a une vie après HBO et, malgré la disparition des séries de la chaîne cablée américaine de son catalogue, OCS entend maintenir un certain standing. Vaguement inspirée de l’histoire du gang des Miami, qui eut la mainmise sur le trafic de drogue madrilène dans les années 1990, El Inmortal s’emploie à réinventer la figure du malfrat charismatique à la Scarface.

L’entreprise est aussi ambitieuse qu’anachronique, tant le mythe du gangster à l’ancienne est un filon bien usé à la télévision. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la série de José Manuel Lorenzo, présentée en avant-première à Canneseries en avril 2022, s’en sort plutôt mieux que les autres, même si, après un premier épisode brillant, la série revient rapidement dans les clous du genre.

Son intérêt réside, entre autres, dans le charisme de l’acteur principal, Alex Garcia, qui interprète avec sobriété mais beaucoup d’inspiration José, petit trafiquant issu d’une famille pauvre des bas-fonds de Madrid, déterminé à prendre le contrôle du business local. Sans état d’âme mais un peu plus malin que les autres, José tient son surnom « Immortel » aux nombreuses tentatives d’assassinat auxquelles il a échappé.

Balancier moral

Fils d’un junkie, José n’a jamais rien connu d’autre que la rue et ses activités criminelles. Au fur et à mesure que le jeune homme élargit son activité et son emprise, ses appétits se font plus pressants, et la concurrence s’inquiète. L’élimination du chef de ses principaux rivaux, à l’occasion d’un kidnapping qui tourne mal pour le ravisseur, ouvre alors la voie à une période faste pour le gang des Miami.

Rien que ce nom donne la mesure des références de José, et la façon dont la série met en scène la pauvreté de ses rêves (soirées à Ibiza, villas avec piscine, belles femmes riches…) n’est pas le point le moins intéressant d’El Inmortal. En faisant osciller le balancier moral du trafiquant, non pas entre le bien et le mal, mais entre le monde dont il vient et celui auquel il croit appartenir, la série s’élève un peu au-dessus de son programme, et à moindres frais.

Pour le reste, celle-ci colle à ce que l’on attend d’un bon vieux polar ibérique : un peu de suspense, de l’action brute et un usage quasi cathartique de la violence. Les éléments classiques de la série policière forment ici un écosystème d’une cohérence absolue et pas un personnage ne dévie de la ligne qui lui est assignée. Le pire étant que cela n’entame absolument pas le plaisir vaguement coupable avec lequel on suit l’ascension méthodique et redoutable de ce petit caïd devenu le Pablo Escobar local.

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