Dix-huit bandes dessinées et mangas, entre étoiles scintillantes et imagination sans bornes

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LA LISTE DE LA MATINALE

Perfection architecturale, quête des origines, chat super-héros, épopée entrepreneuriale… Les albums parus au mois de mai ont fait voyager les critiques BD et manga du Monde, en quête de pépites graphiques.

« La Petite Lumière » : noir comme une étoile

Là-haut sur sa montagne, un vieil homme reclus dans sa masure est obsédé par la petite lumière qu’il voit en face de chez lui. Là-bas vit un petit garçon, seul comme lui dans une bâtisse sans confort. Sous les étoiles, les arbres et la nature foisonnante changeant au gré des saisons, le vieillard interroge la vie en même temps qu’il cherche à résoudre le mystère de l’enfant, avec qui il tisse un lien très fort. Dans cette adaptation du roman d’Antonio Moresco, Grégory Panaccione parvient à créer un dialogue, une poésie, entre ses dessins, les couleurs et la trame de l’histoire. Au vert omniprésent, aux touches de rouge, de jaune, répondent des tableaux parfois si sombres que les silhouettes se devinent à peine. Comme un hommage à « l’outrenoir » de Soulages, une façon d’exploiter le noir pour mieux réfléchir la lumière. C. Ft

De Grégory Panaccione, Delcourt, 248 p., 27,95 euros.

« Dum dum » : la tendresse du dessin technique

L’équerre et le compas ont-ils une âme ? Nul ne saurait en douter, sauf à méconnaître le talent de Lukasz Wojciechowski. L’auteur, architecte de formation que l’on devine volontiers génial et fou, fait le pari que le dessin technique est le meilleur moyen de décrire les tourments intérieurs d’un ancien combattant de la première guerre mondiale. Derrière la prouesse graphique, qui restitue à la perfection le modernisme du Berlin des années 1930, l’histoire n’a rien d’un prétexte. Elle rappelle que, par-delà la carapace formée par les lignes droites, toutes les victimes de stress post-traumatique sont, à l’intérieur, « dessinées à la main ». A. L. G.

De Lukasz Wojciechowski, traduit de l’anglais par Fanny Soubiran, Çà et là, 272 p., 25 euros.

« Sefardim » : l’exil et le royaume

Le 30 novembre 2015, le monarque espagnol Felipe VI met fin à plus de 500 ans d’humiliation des juifs sépharades, chassés par les rois catholiques Ferdinand II et Isabelle Ier. L’ouverture du droit à la nationalité espagnole pour les descendants de victimes du décret de l’Alhambra de 1492 est l’occasion rêvée pour Anne Bénoliel-Defréville de se plonger dans les méandres de son histoire familiale. Qui étaient les Bénoliel d’Andalousie ? Avec le pourtour méditerranéen comme terrain d’enquête, l’autrice se livre à une exégèse passionnante sur plus de 3 000 ans. L’album, avec ses aquarelles d’une beauté saisissante, bouleverse en touchant à l’universalité de l’exil. Al. Du.

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