Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, retour dans les années 1970 et 1980 avec le groupe libyen The Free Music, le plus nigérian des musiciens camerounais, Nkono Teles, et le touche-à-tout congolais Maurice Pouto Doudongo.
« Ana Qalbi Ehtar », de The Free Music
En 2021, Habibi Funk avait inclus dans le deuxième volet de sa compilation An Eclectic Selection of Music from the Arab World une étonnante reprise de Stayin’Alive, des Bee Gees, par un certain Najib Al Housh. A l’époque, le label allemand n’excluait pas de consacrer plus tard des rééditions entières à certains des artistes présentés. Ce sera chose faite le 17 mars avec The Free Music, un disque qui exhume neuf morceaux du groupe éponyme formé par l’artiste libyen, sélectionnés au sein d’une discographie de dix albums autoproduits à partir des années 1970 et restés relativement confidentiels. Un mélange unique entre funk, disco, soul et reggae, pour lequel Habibi Funk promet déjà un deuxième volume…
« Martin Street Special », de Nkono Teles
Même démarche pour Soundway Records, qui avait sorti en 2016 une compilation consacrée à la scène nigériane des années 1980, Doing it in Lagos, dans laquelle figurait un musicien camerounais du nom de Nkono Teles. Avec Love Vibration, à paraître le 24 mars, le label britannique se penche un peu plus sur l’œuvre de ce « pionnier » de la musique électronique au Nigeria, dont il a rassemblé six morceaux issus de ses trois albums solo. Claviériste talentueux, Nkono Teles avait introduit la boîte à rythmes dans la musique populaire locale et, se détachant rapidement du makossa de son pays natal, avait créé un son « boogie-funk » qui lui avait valu de produire les albums de nombreux artistes nigérians.
« Tika », de Maurice Pouto Doudongo
Toujours dans les années 1980, un musicien congolais nommé Maurice Poto Doudongo multiplie les expérimentations à Bruxelles après avoir fait ses premières armes aux côtés du groupe de soukous Zaïko Langa Langa à Kinshasa. Agé d’une vingtaine d’années, il collabore avec le duo franco-congolais Zazou Bikaye puis décide d’enregistrer un album solo dans lequel il chante et joue de tous les instruments (synthés, guitares…). Le résultat, qui mêle musique électronique, rumba congolaise et funk, avec çà et là des touches de jazz, de hip-hop et de reggae, ne verra finalement pas le jour… jusqu’à ce que le label belge Crammed Discs le sorte en numérique, en décembre dernier, sous le nom de The Lost Album.
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Marseille, tour musicale de Babel
Du 23 au 24 mars, Marseille accueille le Babel Music XP, un événement consacré aux musiques actuelles du monde, qui rassemble acteurs économiques et culturels et grand public. Quelque 2 000 professionnels auront ainsi rendez-vous au centre culturel Friche La Belle de Mai pour des tables rondes, des conférences, des projections, des débats, des ateliers, des remises de prix, des séances de speed-meeting…
Côté concerts, un festival aura lieu au Dock des Suds, avec notamment, pour ce qui est des artistes africains, les Congolais de Fulu Miziki Kollektiv, le groupe franco-éthiopien Kutu, les chanteuses des Héritières (qui rendent hommage à l’Algérienne Cheikha Rimitti), le duo franco-marocain Taxi Kebab, mais aussi les Réunionnais d’An’Pagay et de Soval Chaviré… La programmation complète est disponible sur le site de l’événement.