Des séances de « Creed 3 » perturbées par des bagarres

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Depuis la sortie au cinéma le 1er mars de la franchise américaine Creed 3, qui a totalisé plus de 1,5 million d’entrées en France, plusieurs incidents ont perturbé des séances, en France et en Europe. Des incivilités virant parfois à la bagarre ont été filmées et partagées sur les réseaux sociaux. Quelques dizaines de scènes de chahut ont été signalées. En France, la presse quotidienne régionale les égrène jour après jour, du Lido de Saint-Raphaël (Var) au Kinepolis de Thionville (Moselle) en passant par le Mégarama de Saint-Etienne. La presse allemande et suisse relate des faits similaires à Hambourg et à Zurich.

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Jet de pop-corn ou de cailloux, insultes et bagarres : le degré de violence des incidents varie d’une salle à l’autre. Pour plusieurs gérants de salles interrogés, le phénomène n’est pas inhabituel. L’un d’entre eux, qui préfère rester anonyme, se rappelle avoir vécu des incidents similaires dans les années 1990 « pour des films d’action et d’horreur ». Les témoignages montrent que le désordre naît, la plupart du temps, en réaction à une incivilité. Un jeune spectateur téléphone pendant une séance. Il s’attire les foudres des autres spectateurs. La perturbation se propage dans la salle. Le tumulte s’installe, vire parfois à la rixe. « Ce sont de banales incivilités de la vie quotidienne », relativise un professionnel du secteur.

Phénomène résiduel et circonscrit

Des vidéos relayées sur TikTok et Twitter offrent un aperçu du tumulte. Dans l’une d’entre elles, deux jeunes filles assises l’une derrière l’autre s’écharpent bruyamment. La lumière est allumée et le son du film est coupé. La séance vient d’être interrompue. Un agent de sécurité, désorienté, cherche à calmer les deux camps. Une mère de famille l’invective : « Il y a des enfants en bas ! » Dans une autre vidéo, deux jeunes se bagarrent à mains nues, encerclés par une nuée de spectateurs. Alors que le générique défile, le film semble se prolonger.

Les débordements concernent un nombre de séances marginal comparé au nombre total de salles programmant le film. Selon Warner Bros, son distributeur, Creed 3 a été retransmis dans 619 salles de cinéma en France et projeté 14 533 fois durant la deuxième semaine de programmation. La police est intervenue dans certains cinémas. A Charleville-Mézières (Ardennes), deux jeunes hommes ont été placés en garde à vue pour violence en réunion. Mais le phénomène demeure résiduel et circonscrit. Peu de salles ont fait état d’incidents lors des séances.

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Quand des échauffourées se produisent, des cinémas mettent la séance en pause, ou l’interrompent. Par précaution, anticipant des violences, certains ont fait le choix de déprogrammer le film, comme le Ciné Centre de Dreux (Eure-et-Loir), ou de le retransmettre en version originale sous-titrée, pour dissuader les jeunes rétifs à la VO d’y assister. D’autres ont pris le parti d’employer plus de personnel, comme le cinéma de Ferney-Voltaire (Ain), afin de ne pas devoir renoncer, à cause d’éléments perturbateurs, à un succès du box-office.

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