Au cinéma cette semaine : « Trenque Lauquen », « La Gravité », « Disco Boy », « Les Gardiens de la galaxie volume 3 »…

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LA LISTE DE LA MATINALE

Il est de tradition, à compter du mois d’avril, de constater une baisse qualitative nette de l’offre cinématographique, engloutie par cet aspirateur géant que l’on appelle le Festival de Cannes, qui a lieu à la mi-mai. Ce n’est pas le cas ce mercredi, où des œuvres enthousiasmantes attendent leurs spectateurs. Le film argentin Trenque Lauquen, le français La Gravité, l’américain Showing Up ou l’italien Disco Boy dessinent ainsi une belle carte du cinéma d’auteur mondial. Jusqu’au blockbuster Les Gardiens de la galaxie volume 3, dirigé par James Gunn, qui souligne la vertu du geste singulier de la mise en scène.

« Trenque Lauquen » : récit gigogne pour femme fantôme

Après le fascinant La flor (2019) de Mariano Llinas, le collectif argentin El Pampero Cine revient prouver avec ce deuxième long-métrage de Laura Citarella que Les Mille et Une Nuits s’écrit aujourd’hui au cinéma. En atteste une nouvelle fois Trenque Lauquen, deuxième percée du collectif sur les écrans français, film en deux parties (de plus de deux heures chacune) et en douze chapitres, d’un foisonnement romanesque inouï.

Sous ce titre énigmatique, à dire comme une formule magique, se cache une petite localité de la province portègne, à 445 kilomètres à l’ouest de Buenos Aires, genre de bourg tranquille et sans caractère, dont le nom en langue mapuche désigne le « lac rond » qui orne son périmètre, et qui tiendra lieu, précisément, de réservoir à fiction, potentiellement inépuisable. Le sujet : une femme disparaît. On a vu quelques chefs-d’œuvre là-dessus. En voici un autre. Mathieu Macheret

« Trenque Lauquen », film argentin de Laura Citarella. Avec Laura Paredes, Ezequiel Pierri, Rafael Spregelburd, Cecilia Rainero, Juliana Muras (Partie 1 : 2 h 09 ; Partie 2 : 2 h 13).

« La Gravité » : poétique chronique sociale dans la cité

Dans une cité non identifiée, sous l’électricité cosmique d’un alignement des planètes qui semble préfigurer l’Apocalypse, quelques spécimens de l’ancienne génération (30 ans à tout casser), lessivés, incarcérés, dilapidés, démembrés, néanmoins vaguement persistants, s’apprêtent à subir la fureur d’une bande de jeunes adolescents, meute féroce aux mèches rouges, devenus maîtres des lieux et entendant le rester.

Sur cette trame simple, innervée toutefois par une multitude de pistes qui la complexifient, Cédric Ido, cinéaste inopiné à la mise en scène inventive et élégante, revisite brillamment le film de banlieue. Entre la dalle plombée de la cité et le ciel orangé-violacé, on se retrouve, en vérité, dans une sorte de zone poétique, où le film de banlieue proprement dit – si tristement binaire – est ici travaillé par les registres de la science-fiction, du film intimiste, de la chronique sociale, du thriller, du film de super-héros et de la bande dessinée.

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