Arnaud Montebourg prend la présidence de la maison de ventes aux enchères Pierre Bergé & Associés

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C’est une reconversion inattendue. Après avoir investi dans le miel, les amandes et les crèmes glacées made in France, Arnaud Montebourg se lance dans le marché de l’art, tricolore évidemment. L’ancien ministre de l’économie et du redressement productif de François Hollande préside désormais la maison de ventes Pierre Bergé & Associés, fondée en 2002 par l’homme d’affaires Pierre Bergé (1930-2017).

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Mise en redressement judiciaire depuis décembre 2022, la société a été rachetée en février pour un montant de 70 000 euros au tribunal de commerce par le commissaire-priseur Alexandre Landre, dont l’activité, spécialisée depuis 2019 dans le mobilier objet d’art et les ventes de spiritueux, s’articule entre Beaune, Semur-en-Auxois, en Côte-d’Or, Nancy et Paris. La nouvelle entité, dont Arnaud Montebourg détient 20 %, à travers sa société Les Equipes du made in France, et à laquelle est associé le commissaire-priseur Richard Bédot, conservera ses locaux avenue Kléber, dans le Triangle d’or parisien. Elle maintiendra les départements XXe siècle, livres et Haute Epoque, pour lesquels elle bénéficie d’un fichier important.

Depuis son éviction du gouvernement en 2014, et une tentative ratée de come-back en politique trois ans plus tard à la primaire citoyenne de la gauche, l’ex-frondeur du PS s’est lancé dans l’entrepreneuriat, après un passage par les bancs de l’Institut européen d’administration des affaires (Insead). L’apprenti businessman a d’abord connu un sévère revers en investissant, en 2015, dans la start-up bretonne New Wind, rapidement placée en liquidation judiciaire, avant de s’engager dans l’agroalimentaire équitable. Depuis 2018, il commercialise les miels Bleu Blanc Ruche, et a lancé une école des hautes études en apiculture à Dijon.

Ennuis juridiques

Des essaims d’abeilles au nid de guêpes du marché de l’art, la bascule n’a rien d’évident, même pour un bateleur habitué à se mettre en scène pour faire avancer ses idées ou promouvoir ses produits. D’autant que la société Pierre Bergé & Associés a accumulé les déboires depuis la mort de son fondateur en 2017. D’après les informations publiées en décembre 2022 par le mensuel Capital, la société de ventes a d’abord dû rembourser aux banques un découvert de trois millions d’euros dont Pierre Bergé s’était porté garant, ce qui a fragilisé la trésorerie juste avant le Covid-19, qui a mis l’activité à l’arrêt. Par la suite, les ennuis juridiques ont compromis la reprise.

Les révélations, en juin 2020, concernant un vaste trafic d’antiquités pillées en Egypte et au Moyen-Orient, éclaboussent la maison de ventes. Son expert en archéologie, Christophe Kunicki, est soupçonné d’avoir écoulé, entre 2007 et 2017, des centaines d’objets d’origine douteuse, provenant notamment de pays en guerre comme le Yémen. L’enquête menée par l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) a mis en lumière un manque singulier de vigilance de la part de la direction de Bergé & Associés et une absence totale de contrôle des activités de son expert.

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