L’Equerre d’argent 2023 est allée à l’îlot Saint-Germain, un projet de 254 logements sociaux réalisé par les agences François Brugel Architectes associés et h2o pour le compte de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP).
L’Equerre d’argent est une récompense qui est attribuée à la meilleure œuvre produite dans l’année écoulée sur le territoire français parmi celles dont les maîtres d’œuvre se sont acquittés auprès du groupe de presse professionnelle Le Moniteur, organisateur de l’événement, du droit d’entrée demandé.
La dernière fois que cette distinction est allée à du logement c’était en 2011, pour la réhabilitation de la tour Bois-le-Prêtre à Paris par les agences Lacaton et Vassal et Duot. L’îlot Saint-Germain est également une réhabilitation : la transformation d’un ancien immeuble de bureaux du ministère de la défense, dans le 7e arrondissement.
« Une attention extrême portée à tous les détails »
Le jury était conjointement présidé par le couple d’architectes Emmanuelle et Laurent Beaudoin, les lauréats (avec Ivry Serres qui était lui aussi membre du jury) de l’Equerre d’argent 2022 pour la Médiathèque Charles Nègre à Grasse (Alpes-Maritimes).
En récompensant cette opération délicate, lundi 20 novembre, il a tenu à distinguer « une manière exemplaire de faire, qui raconte la transformation de la ville sur elle-même et la manière dont l’architecture peut y répondre », « une manière inspirée de tisser l’échelle du logement avec celle de l’opération entière », ainsi qu’« une attention extrême portée à tous les détails », le tout en composant avec ensemble de contraintes extrêmement complexe…
Le bâtiment qui n’intègre pas moins de 88 typologies de logement différentes met en outre en valeur le potentiel qu’offre le patrimoine existant pour s’affranchir des standards rigides, terriblement angoissants, qui régissent aujourd’hui le secteur du logement.

Le jury s’est enthousiasmé par ailleurs pour l’école publique réalisée par l’agence Huitorel & Morais à La Selle-Craonnaise, dans la campagne mayennaise, prix de la première œuvre.
Ce bâtiment en paille avec une ossature en bois, s’adresse autant au grand paysage qu’aux enfants de l’école et porte aussi la marque de la détermination de ces jeunes architectes ; ils ont non seulement dépassé la commande, mais l’ont déplacée en convainquant la ville de construire sur un ancien parking plutôt que dans une zone pavillonnaire, sur une parcelle déjà artificialisée, autrement dit, plutôt que sur un terrain qui ne l’était pas.
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