« AC/DC. Forever Young », sur Arte : les frères Young, un clan écossais au service du rock

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ARTE – VENDREDI 7 JUILLET À 22 H 40 – DOCUMENTAIRE

Rien à voir avec le tube du groupe Alphaville, sorti en 1984 : le titre du documentaire, Forever Young, joue ici sur le patronyme des trois frères Young, Angus, Malcolm et George, respectivement guitariste diablotin, guitariste rythmique et premier producteur du groupe de hard rock australien AC/DC, qu’ils ont cofondé en 1973.

Depuis, « personne d’autre ne fait un carton à chaque album pendant cinquante ans », rappelle Murray Engleheart, auteur australien spécialiste d’AC/DC. Leurs disques se sont vendus à plus de deux cents millions d’exemplaires au total. Et la disparition du chanteur Bon Scott (1980) puis celle, en 2017, de Malcolm et de George Young n’ont pas entamé leur popularité.

AC/DC, plus fort que la mort ? Conçu comme un hommage, cet inédit n’aborde aucun sujet polémique (conditions de la mort de Malcolm, passage à vide dans les années 1980 ou tournées plus ou moins ratées). Il permet en revanche de découvrir l’attitude « fucked up », les Easybeats (le premier groupe de George) et le look « glam » des débuts.

Il fait passer un moment sympathique en revenant sur la carrière du groupe à l’aide d’archives d’entretiens (notamment avec Angus), d’extraits de concerts (beaucoup trop brefs : il faut attendre trente-cinq minutes pour entendre quinze secondes de Highway to Hell) et d’interviews avec d’anciens musiciens ou proches, dont Tony Currenti, leur batteur en 1974, ou Mary Renshaw, ex-amie de Bon Scott. Leurs témoignages convergent pour dégager les éléments-clés de leur longévité.

Une leçon essentielle

D’abord marquer les esprits, par leur exubérance et leur humour. Le look d’Angus, habillé en écolier et traversant la scène dans un duck walk (« pas de canard ») effréné, y est pour beaucoup. Même si le leader du groupe, c’était Malcolm.

Ensuite s’éclater. La seule chose sérieuse, c’est la musique, qu’ils travaillent sans compter. Le film démontre que la simplicité des musiques n’est qu’apparente. George très tôt leur délivre par ailleurs une leçon essentielle : « Gardez votre son. » AC/DC n’y dérogera jamais.

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Enfin le clan, dont on découvre l’origine dans l’enfance pauvre de la famille Young, près de Glasgow, en Ecosse, avant qu’ils rejoignent l’Australie en 1963 – où les migrants sont accueillis en fanfare, avant d’être placés dans des camps. Ces difficultés forgent ce que Michael Browning, leur producteur, appelle l’« atavisme écossais » : ils n’abandonnent jamais.

Ainsi, après la mort de Bon Scott, Angus part rencontrer le père du chanteur disparu avant d’engager Brian Johnson pour lui succéder. L’album Back in Black qui suit se vend à cinquante millions d’exemplaires. De même, en 2014, Stevie Young succède à son oncle Malcolm, et la sortie de Power Up, en novembre 2020, est accueillie comme un miracle musical. Le Monde salue alors les « riffs d’une simplicité imparable ». Immuables… Depuis, la rumeur d’un retour sur scène bruisse.

AC/DC. Forever Young, de Marie-Claire Javoy et Dominique Mesmin (Fr., 2022, 55 min), sur Arte.tv jusqu’au 27 octobre.

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