Après un cru 2021 marqué par la pandémie de Covid-19 et par l’absence de bon nombre de compagnies étrangères, notamment en provenance d’Afrique ou d’Asie, la 22e édition du Festival mondial des théâtres de marionnettes (FMTM), manifestation bisannuelle, qui se tient à Charleville-Mézières jusqu’au dimanche 24 septembre, a retrouvé son envergure internationale.
Comme le détaille Pierre-Yves Charlois, son directeur depuis 2020, « sur 86 compagnies invitées pour 446 représentations, 43 sont françaises, 7 franco-étrangères et 36 internationales ». De fait, lors du week-end d’ouverture, les 16 et 17 septembre, l’heure était au multilinguisme, dans les salles de spectacles comme dans les rues de la capitale ardennaise, avec des spectateurs et des artistes venus aussi bien d’Europe (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Norvège, Royaume-Uni et même Ukraine) que d’Afrique, d’Amérique du Sud ou d’Asie.
Cette année, la Corée du Sud est mise à l’honneur, un pays avec une forte tradition dans les arts de la marionnette. La ville de Chuncheon organise ainsi, depuis 1989, une manifestation à la renommée internationale, le Chuncheon Puppet Festival, et envisage d’ouvrir une école de marionnettes sur le modèle de l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette (Esnam) de Charleville-Mézières, dont certains enseignants ont déjà fait le voyage en Corée du Sud.
Les spectateurs du FMTM 2023 ont pu avoir un aperçu de la richesse de la création marionnettique sud-coréenne à travers les spectacles présentés pour la première fois en France par quatre compagnies invitées : Fence, par la Baek Shuang Factory ; His Day, par Artstage San, dirigée par Jo Hyun-san ; A Tree and a Boy, par Thebefu Theater ; Once Upon a Time in an Island, par l’artiste Sungsin Ro (compagnie Studio Hat).
Techniques multiples et innovantes
L’occasion de découvrir à quel point les marionnettes peuvent servir de langage universel et transmettre des messages accessibles à tous les publics. Parmi ces artistes sud-coréens invités à Charleville-Mézières, certains maîtrisent d’ailleurs parfaitement la langue de Molière, au point de proposer une version française de leur spectacle. C’est le cas, notamment, de Sungsin Ro, qui a étudié les techniques de l’animation à Angers et à Londres. Sa création, Once Upon a Time in an Island, est un bijou de poésie, mêlant théâtre d’ombres, livre pop-up, marionnettes, image animée, flipbook (une version plus élaborée des petits livres dont on fait défiler les pages à toute vitesse pour donner du mouvement à une figure dessinée).
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