mardi, novembre 26

La justice argentine poursuivait mardi, pour le deuxième jour consécutif, l’examen de la demande de non-lieu pour Hugo Auradou et Oscar Jegou, les deux rugbymen français inculpés de viol aggravé en juillet, en marge d’une tournée du XV de France dans ce pays.

Après les exposés lundi du parquet, qui a requis le non lieu, c’est-à-dire l’abandon des poursuites contre les joueurs, puis de leurs avocats, c’est mardi au tour de Natacha Romano, l’avocate de la plaignante, une Argentine de 39 ans, de plaider.

Me Romano devait affirmer son opposition au non-lieu et sa requête qu’Auradou et Jégou soient jugés lors d’un procès.

Les avocats sont tous arrivés vers 09h00 (12h00 GMT) au pôle judiciaire de Mendoza (ouest), sans faire de déclaration aux journalistes présents, a constaté l’AFP. Le frère de la plaignante est également arrivé par la suite.

La juge Eleonora Arenas, présidant l’audience à huis clos, pourrait rendre sa décision dans la foulée des débats, ou plus vraisemblablement la mettre en délibéré à dans quelques jours, ont estimé des avocats.

Depuis près de cinq mois, Auradou et Jegou, 21 ans, demeurent inculpés de viol aggravé car commis en réunion, pour des faits présumés survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet dans un hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de jouer un test-match contre l’Argentine, suivi d’une « troisième mi-temps ».

Tous deux affirment depuis le début que les relations sexuelles avec la plaignante, rencontrée en boîte de nuit, étaient consenties et sans violence. L’avocate de la plaignante a dénoncé en revanche un viol avec « violence terrible », dans une affaire qui a vu s’opposer deux versions radicalement opposées des faits. Hormis une convergence sur la réalité des actes sexuels, et d’un contexte alcoolisé.

Après l’audience de lundi, l’avocat des joueurs Rafael Cuneo Libarona a salué un « très, très bon » exposé du parquet en faveur du non-lieu, au terme d' »une enquête extrêmement productive ».

Il a réaffirmé que « pour la défense, il n’y a eu aucune espèce de délit » et qu' »il y a bien eu consentement de cette demoiselle de 40 ans ».

Me Romano a pour sa part déploré une audience durant laquelle on a « accusé une victime de mentir », au lieu « d’évaluer ce qui s’est passé entre les quatre murs » de la chambre d’hôtel. Elle a dit craindre « une plainte pour faux témoignage, une demande de réparations » à venir contre sa cliente, dénonçant le « style » offensif de l’avocat des joueurs.

str-pbl/lrb

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