jeudi, novembre 14

Deux pirates somaliens, dont l’un naturalisé américain, ont été condamnés à trente ans de prison pour avoir joué un rôle dans la prise d’otage du journaliste germano-américain Michael Scott Moore entre 2012 et 2014, a annoncé mardi 12 novembre la justice américaine.

Abdi Youssef Hassan, naturalisé américain, 56 ans, était « à la tête des pirates et des efforts pour extorquer une rançon massive à la mère âgée » du journaliste, affirme dans un communiqué le ministère de la justice américain. Il a aussi organisé la production de vidéos de Michael Scott Moore pour prouver que celui-ci était en vie et a participé aux négociations pour sa libération, alors qu’il avait par ailleurs été responsable de la police et des forces de sécurité d’une province somalienne, est-il ajouté.

Mohamed Tahlil Mohamed, 43 ans, était lui officier dans l’armée et s’est appuyé sur son expérience militaire pour prendre la tête des forces de sécurité des pirates et les approvisionner en armes. Il a, selon la même source, « supervisé la garde de Moore » lors des premières étapes de sa captivité.

« Prise d’otage et terrorisme »

Les deux hommes avaient été reconnus coupables notamment de « prise d’otage et de terrorisme » en février 2023 par un jury à New York, après trois semaines d’un procès auquel ils étaient présents, selon la presse américaine.

D’après les propos de responsables allemands recueillis au moment de sa libération, M. Moore avait travaillé pendant plusieurs années pour l’édition Internet de l’hebdomadaire Spiegel avant de se rendre en Somalie pour se consacrer à l’écriture d’un livre sur la piraterie.

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Il a été enlevé en janvier 2012 par des pirates lourdement armés sur une route dans la région de Galcaio, alors véritable repaire de pirates qui échappait aux autorités. Pendant plus de deux ans, jusqu’à sa libération en septembre 2014, le journaliste a été baladé de cachette en cachette, souvent enchaîné, gardé par des ravisseurs lourdement armés qui l’ont menacé à plusieurs reprises, selon le communiqué de la justice américaine.

Après son enlèvement, ses ravisseurs avaient fréquemment publié des photos de lui sur Internet. Selon la presse américaine, une rançon de 1,6 million de dollars, réunie par sa famille, a été payée aux pirates.

Le Monde avec AFP

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