mardi, mars 25

215 années de prison pour elle, 160 ans derrière les barreaux pour lui. Deux mois après leur condamnation pour travail forcé, trafic d’êtres humains ou mauvais traitements infligés à des enfants, Jeanne Whitefeather et son mari Donald Lantz ont appris la sentence d’un tribunal de Virginie-Occidentale ce mercredi 19 mars, rapporte la chaîne locale WSAZ.

Ce couple de sexagénaires blancs a été condamné à ces longues peines pour avoir fait de leur cinq enfants noirs adoptés des esclaves. « Ces enfants ont été ciblés en raison de leur race », soulignait en juin dernier Maryckaire Akers, la juge du comté de Kanawha. En plus des lourdes peines de prison, le couple a été condamné à verser 280.000 dollars à chacune des victimes en guise de dédommagement.

Enfermés dans un cabanon

Selon le récit de l’affaire d’Associated Press, Whitefeather et Lantz ont adopté ces enfants alors qu’ils vivaient dans le Minnesota. Ils ont ensuite déménagé en 2018 dans l’État de Washington avant de s’installer en mai 2023 à Sissonville, une commune de 4.000 habitants de Virginie-Occidentale. Les cinq enfants étaient alors âgés de 5 à 16 ans.

Mais cinq mois après l’arrivée du couple, des voisins ont prévenu la police après avoir assisté à une scène perturbante: ils ont vu Donald Lanz enfermer sa fille aînée et son frère adolescent dans un cabanon puis s’en aller. Un officier de police a pu délivrer les deux enfants à l’aide d’un pied de biche.

Sur place, les forces de l’ordre ont constaté que tous les enfants étaient vêtus d’habits sales. L’aîné des garçons était lui pieds nus avec ce qui semblait être des plaies aux pieds. Au cours du procès, les voisins du couple ont aussi raconté qu’ils ne voyaient jamais les enfants jouer et qu’ils avaient vu Lantz ordonner à ses enfants d’effectuer des tâches pénibles dans le jardin, comme soulever des objets lourds.

« Que Dieu ait pitié de vos âmes »

D’après le témoignage de la fille aînée de Whitefeather et Lantz, les enfants devaient surtout faire des travaux en extérieur du temps où ils vivaient dans l’État de Washington. Ils étaient constamment insultés et Whitefeather tenait des propos racistes, a-t-elle encore expliqué.

« Vous avez amené ces enfants en Virginie-Occidentale, un endroit que je connais comme proche du paradis, et vous leur avez fait vivre un enfer », a-t-elle cinglé cette semaine. « Que Dieu ait pitié de votre âme, car ce ne sera pas le cas de ce tribunal. »

De fait, Donald Lantz et Jeanne Whitefeather ne seront respectivement éligibles à une libération conditionnelle qu’en 2061 et 2074.

Article original publié sur BFMTV.com

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