vendredi, octobre 11

Michel Barnier a promis de faire de la lutte contre les déserts médicaux une des priorités, en faisant notamment appel aux médecins à la retraite.
Pourtant, dans le Cher, un généraliste de 77 ans voudrait bien, mais le conseil de l’Ordre a dit non.
Le JT de TF1 l’a rencontré.

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Le 13H

« Quand je vois une salle d’attente vide comme ça, ça me fait mal au cœur parce qu’il y avait une grosse activité dans cette maison de santé. C’est le désert maintenant, c’est vraiment le désert médical ». Michel Daunay, médecin retraité à Châtres-sur-Cher, ne s’en remet pas. La maison médicale dans laquelle il officiait avant de prendre sa retraite il y a huit ans est sans généraliste depuis cet été. Il voulait donc reprendre provisoirement les consultations. « Je m’étais dit que je ne prendrais pas un plein-temps. Deux jours par semaine, j’avais dit le lundi et le vendredi », souligne-t-il.

Je suis ancien Interne des hôpitaux, 38 ans de médecine générale, médecin volontaire des pompiers formé à l’urgence.

Michel Daunay, médecin retraité à Châtres-sur-Cher

 Mais pour l’instant, le conseil de l’Ordre du Loir-et-Cher a refusé. Il a décliné également la demande d’interview de TF1 et renvoie à ses courriers. « Pour eux, je n’ai pas de formation continue. Je suis ancien Interne des hôpitaux, 38 ans de médecine générale, médecin volontaire des pompiers formé à l’urgence. Je me suis toujours tenu au courant et on me dit que je ne suis pas apte », s’insurge Michel Daunay. Un paradoxe, alors que le gouvernement envisage ce recours aux médecins retraités, dans les villages où on en manque. 

Châtres-sur-Cher est pourtant un parfait exemple, comme l’indique Matthieu Ragonnet, le pharmacien. « 20 fois, 30 fois par jour, c’est la même question : ‘Où est-ce qu’on trouve un médecin ?’ Et ça devient compliqué. Ils viennent à la pharmacie pour qu’on leur trouve une solution, mais malheureusement, on n’en a pas », affirme-t-il. Nadine, elle, aurait volontiers retrouvé son médecin de famille, même s’il a 77 ans. « Ma fille a été gravement malade aussi, mais il l’a très bien soignée, donc j’ai entièrement confiance en lui », dit-elle. 

Une autre habitante est plus circonspecte : « Pour des suivis de traitement, d’accord, mais pour des nouvelles maladies, ce n’est pas évident », tempère-t-elle. La demande du docteur Daunay doit être réétudiée la semaine prochaine. Mais au-delà de ce cas particulier, il s’agit pour la profession de faciliter l’accès aux formations. « C’est ce qui permet de se porter garant auprès de la population que, quel que soit le médecin consulté, c’est un médecin qui est à jour de ses connaissances », explique Patricia Lefébure, présidente de la Fédération des Médecins de France (FMF).

En attendant, à Châtres-sur-Cher, infirmières et kinésithérapeutes espèrent le retour d’un médecin, retraité ou non, pour garantir aux habitants le droit d’être soignés.


V. F | Reportage : Cécile Madronnet et Charlotte Sébire

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