mardi, décembre 16
Coléoptères de l’espèce « Rhopalotria furfuracea » recouverts de colorants fluorescents aux UV. Le coléoptère au centre s’approche de l’entrée d’un cône femelle du « Zamia furfuracea », dont les cônes produisent de la chaleur pendant la pollinisation.

Chez les plantes, tous les moyens sont bons pour attirer les pollinisateurs : parfums, couleurs, sucreries… Mais il semble que ces signaux aient été précédés dans l’histoire des végétaux par un autre signal à destination des insectes : le rayonnement infrarouge émis par des plantes capables de réguler la production de chaleur. C’est ce que viennent de mettre en évidence Wendy Valencia-Montoya (université Harvard) et ses collègues. Ils décrivent dans Science du 11 décembre comment ils ont déterminé que des petits coléoptères de l’espèce Rhopalotria furfuracea étaient attirés au crépuscule par le rayonnement infrarouge produit par les cônes mâles du palmier de carton, Zamia furfuracea (qui n’est pas un palmier, mais une cycadale). L’insecte transmet ensuite le pollen à l’organe femelle, dont la production de chaleur est décalée de trois heures.

Pour s’assurer que c’était bien l’infrarouge qui attirait le coléoptère, et pas un parfum ou le contact direct avec la surface chauffée, Wendy Valencia-Montoya a produit des imitations de ces cônes, entourées de films transparents : l’attrait restait aussi fort. Les chercheurs l’attribuent à une structure des neurones présents dans les antennes de ces insectes, qui réagissent aux signaux infrarouges. Ces récepteurs thermosensibles sont du même type que ceux utilisés par les serpents pour détecter leurs proies la nuit.

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