jeudi, octobre 24

Saint-Malo est l’une des villes de France les plus dures avec les locations de type Airbnb.
Jeudi, une décision de justice a donné raison à sa méthode drastique des quotas.
Une équipe de TF1 s’est rendue sur place pour observer quels effets elle a réellement produit depuis trois ans.

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Le 20H

Sous le soleil de Saint-Malo cette semaine, les touristes ne manquent pas. Delphine est venue du nord de la France pour profiter des vacances de la Toussaint dans la station balnéaire d’Ille-et-Vilaine, mais face au peu de logements proposés sur les plateformes, elle a dû trouver un logement un peu excentré. « Ici sur Saint-Malo, c’était un peu plus compliqué à trouver, ou pas dans les mêmes critères que si vous êtes sur l’extérieur, explique-t-elle dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Je trouve ça dommage qu’on ne puisse pas pouvoir trouver un logement assez facilement« . 

S’il y a si peu de locations de courte durée, c’est parce que Saint-Malo a instauré des règles drastiques contre les plateformes du type Airbnb, Abritel, Expedia ou Booking. Depuis trois ans, dans chaque quartier, un nombre maximal de locations saisonnières est fixé. Surtout, chaque personne physique est limitée à la location d’un seul logement de courte durée. Jeudi, la justice a validé cette méthode des quotas, en rejetant les requêtes d’une dizaine de propriétaires de locations touristiques contre ces restrictions. « Le droit européen et la loi permettent à la ville de Saint-Malo de mettre en place un régime d’autorisation de changement d’usage« , a jugé le tribunal administratif de Rennes.

« Les propriétaires ne lâchent pas forcément leur bien »

Une déception pour de nombreux propriétaires de la ville, comme celui que notre équipe rencontre dans l’appartement qu’il met en location « depuis 5-6 ans ». « Je ne vous cache pas que j’avais pour projet d’en mettre plusieurs comme beaucoup, mais dès le début, j’ai été stoppé, regrette-t-il. Les règles, je comprends quand même qu’il y en ait qui soient mises, mais après, chacun doit les respecter, et apparemment un grand nombre ne les respecte pas« .

L’application de ces quotas est-elle suivie ? Et y a-t-il déjà des résultats ? Pour le maire, cela prendra du temps. « Ça a freiné cette inflation galopante que nous connaissions quand nous sommes arrivés, assure Gilles Lurton. Aujourd’hui, poursuit l’élu DVD, si je vous disais que nous avons révolutionné les choses, je vous mentirais complètement, je n’ai pas du tout envie de vous dire ça. Je vous dis que c’est une politique sur le long terme que nous sommes en train de mener, pour essayer de redévelopper du logement pour les personnes qui vivent et travaillent à Saint-Malo« . 

Dans une agence immobilière où se rend ensuite notre équipe, on estime que les propriétaires qui louaient plusieurs logements saisonniers ne les ont, pour l’heure, pas forcément remis sur le marché. Ils « ne lâchent pas forcément leur bien pour l’heure, ils préfèrent le garder, le conserver et venir régulièrement à Saint-Malo, constate son dirigeant Eric Dubois, membre du conseil d’administration de la FNAIM Bretagne. Pour moi, il n’y a pas eu d’effet significatif, vraiment peut-être un tout petit peu à la marge, mais il n’y a pas eu d’effet significatif sur le marché locatif nu à l’année à Saint-Malo« . Selon lui, les mesures de la ville devront être suivies par d’autres politiques, telles que des constructions.


La rédaction de TF1info | Reportage Kevin Gaignoux, Morgane Briens

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