- Huit bijoux de très grande valeur ont été dérobés ce dimanche dans l’enceinte du musée du Louvre.
- Dans un pré-rapport consulté par TF1-LCI, la Cour des comptes pointe des retards « considérables » dans la protection du lieu.
- Caméras de surveillance, agents… Le plus grand musée du monde est un défi permanent pour les équipes de sécurité.
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Des bijoux inestimables dérobés au musée du Louvre
Sept minutes chrono. C’est le temps qu’il aura fallu aux cambrioleurs du Louvre pour dérober, en plein jour et à l’aide d’une simple nacelle de déménagement, huit joyaux du patrimoine français à la « valeur inestimable »
. Car derrière la facilité apparente du mode opératoire, le spectaculaire cambriolage de ce dimanche 19 octobre interroge sur la protection du plus grand musée du monde. Au point de pousser la Cour des comptes, dans un pré-rapport consulté ce lundi par TF1-LCI, à alerter sur le « retard considérable dans la mise aux normes des installations »
de sûreté.
2.410 fenêtres et 14 km de couloir
Il faut dire que pour protéger les 2.410 fenêtres, 73.000 m² de surface d’exposition et 14 km de couloir, le prestigieux établissement est doté de l’un des meilleurs systèmes de sécurité du monde. Comme il est possible de le voir dans le sujet du 20H visible en tête d’article, quand l’une des alarmes se déclenche, la police est immédiatement prévenue et intervient directement, sans même qu’il n’y ait eu de vérification préalable. Situation qui s’est bel et bien produite par deux fois ce dimanche, notamment au moment où les malfaiteurs ont forcé la fenêtre.
Le musée ne dispose en revanche pas de barreaux sur les vitres. La raison ? Le Louvre est protégé au titre des monuments historiques, rendant impossible toute modification qui remettrait en cause « l’intérêt culturel qui a justifié leur protection »
, explique le ministère de la Culture sur son site internet.
Alors, pour protéger l’inestimable trésor dont regorge l’ancienne demeure des rois de France, 1.366 agents sont chargés de l’accueil et de la surveillance. Un chiffre loin d’être suffisant pour les syndicats. « L’intrusion démontre des failles d’une gravité sans précédent, et pourtant largement anticipables
, a estimé SUD Culture dans un communiqué (nouvelle fenêtre). La destruction des emplois dédiés à la sécurité et l’absence de financement en temps voulu des équipements techniques ont eu la conséquence que l’ensemble des professionnels de l’établissement redoutait »
.
J’avais demandé un audit à la préfecture de police
J’avais demandé un audit à la préfecture de police
Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre
Des accusations que ne récuse pas totalement Laurence des Cars, la patronne du musée, interrogée par les équipes de TF1-LCI dans le reportage visible en tête d’article. « J’ai moi-même, dès ma prise de fonction, alerté les autorités sur le fait que nous devions monter en compétences. J’avais demandé à la préfecture de police un audit »
, a déclaré l’ancienne conservatrice. À la suite de cet audit, des recommandations « commencent à être mises en œuvre »
, a de son côté assuré dimanche au 13H de TF1 (nouvelle fenêtre) la ministre de la Culture Rachida Dati, sans apporter plus de précisions.
Un manque de caméras de surveillance
D’autant que le pré-rapport de la Cour des comptes consulté par TF1-LCI n’épargne pas certains manquements. En premier lieu, le manque criant de caméras de surveillance : dans certains secteurs du musée, près des trois quarts des salles ne disposent d’aucun équipement de vidéosurveillance et seules 138 caméras supplémentaires ont été installées dans les allées du Palais ces cinq dernières années. Alors face à ce retard, des caméras nouvelle génération seront installées, avec des capteurs de présence plus efficaces grâce à l’intelligence artificielle. Une solution déjà massivement adoptée au Royaume-Uni, et qui a fait ses preuves.
Le président de la commission des affaires culturelles, Alexandre Portier, va également proposer sous peu « la constitution d’une commission d’enquête sur la protection du patrimoine des Français et la sécurisation des musées »
. Avec l’espoir d’éviter, à l’avenir, un nouvel épisode de ce type.











