vendredi, décembre 5

La passante de Saint-Jeannet (Alpes-Maritimes) était formelle : « Vous verrez, c’est une autoroute ! » Une autoroute, vraiment, ce sentier qui chemine vers les hauteurs de ce village du pays de Vence ? Un raidillon rocailleux en vérité, un chemin parfois étroit et tortueux qui serpente sur le flanc du baou, le terme provençal désignant l’énorme falaise de calcaire en surplomb de la commune. Après une heure de marche, la voie s’élargit, la pente s’assagit et débouche, à quelque 800 mètres d’altitude, sur un panorama grandiose, une vue à 360 degrés, des contreforts des Alpes du Sud à l’immensité bleue de la mer Méditerranée.

Au premier plan, un étonnant agencement accroche le regard des randonneurs. Au bord de la falaise, une sorte de poteau en bois émerge d’un amas de pierres. A peine 1 mètre de haut et trois lettres apparentes : « REX ».

C’est tout ce qu’il reste d’une grande croix élevée là, début novembre, avec la mention « Ave Christus Rex » (« Je vous salue, Christ roi ») inscrite sur sa verticale. A la mi-novembre, une main inconnue a scié le symbole chrétien. Et c’est ainsi, comme à Montgenèvre (Hautes-Alpes), ou à Quasquara (Corse-du-Sud), qu’une affaire de croix chrétienne installée sur le domaine public est venue réveiller à Saint-Jeannet une vieille passion française : la loi sur la séparation des Eglises et de l’Etat, votée en 1905, et son application.

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