- Libérée il y a tout juste un an de la dictature du clan Assad, la Syrie peine à se redresser.
- De retour au pays, les communautés minoritaires vivent dans la peur des persécutions.
- C’est notamment le cas des chrétiens rencontrés dans l’enquête du 20H de TF1.
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Syrie : la difficile transition après la chute de Bachar al-Assad
Pour la première fois depuis la chute de Bachar al-Assad et l’arrivée des rebelles islamistes au pouvoir, une attaque terroriste attribuée à l’État islamique a visé une église en Syrie, le 22 juin 2025, faisant 25 morts et 63 blessés. Six mois plus tard, la communauté chrétienne s’active pour rebâtir au plus vite l’église Saint-Élie de Damas afin de célébrer les premières messes pour Noël.
Chaque personne sent que sa situation serait meilleure à l’étranger sur le plan de la sécurité
Chaque personne sent que sa situation serait meilleure à l’étranger sur le plan de la sécurité
Un chrétien syrien
Parmi les victimes, beaucoup de chrétiens qui vivaient auparavant sous la protection très relative du clan Assad. Aujourd’hui, ils rêvent de partir au Liban, en Europe ou en Amérique du Nord. « Chaque personne sent que sa situation serait meilleure à l’étranger sur le plan de la sécurité. Nous, on a déjà vécu notre vie ici, mais moi je pense en priorité aux femmes et aux enfants de notre communauté »
, témoigne un chrétien syrien dans la vidéo ci-dessus.
De toutes les minorités qui composent la Syrie, les chrétiens sont les seuls à ne pas être armés, à ne pas avoir de milices, et ils se protègent comme ils peuvent. « Les habitants du quartier ont collecté de l’argent pour monter ce portail de protection. On a eu plusieurs situations tendues parce qu’on n’avait pas de barrière auparavant »
, explique ce Damascène.
5 fois moins de chrétiens en Syrie par rapport à 2011
En Syrie, l’exode des chrétiens n’est pas nouveau, mais il s’accélère désormais. « On comptait un million et demi de chrétiens dans le pays en 2011 et le début de la répression sanglante de Bachar al-Assad. Aujourd’hui, ce chiffre est de 250.000 à 300.000 d’après les estimations, c’est-à-dire moins de 2% de la population syrienne »
, précise notre journaliste François-Xavier Ménage depuis Damas.
Car si le nouveau pouvoir, dirigé par un ancien jihadiste issu des rangs d’Al-Qaïda, promet de protéger les minorités, beaucoup de chrétiens en doutent et les exactions se multiplient. « Si on regarde ce qui s’est passé aujourd’hui même, il y a eu des attaques à Homs. Des attaques surgissent sans prévenir dans le pays. On ne sait pas qui ils sont, ni d’où ils viennent. C’est pour ça que l’on vit dans la peur. À tout moment, un problème peut survenir »
, affirme Marie, rencontrée à la sortie d’une messe avec une écrasante majorité de très jeunes Syriens parmi les fidèles. Pour elle, ce n’est pas le gouvernement le problème, mais la multiplication des groupuscules.
Alors que la Syrie est l’un des plus anciens foyers du christianisme, beaucoup de familles craignent de devenir étrangères dans leur propre pays. Directrice d’une école catholique, Marie accueille 95 enfants, de 6 mois à 5 ans, derrière ces épais murs de protection.

« Les parents mettent les enfants dans cette école parce qu’ils se sentent en sécurité. On est dans une église, dans le quartier chrétien. Il y a une muraille autour de l’établissement, des gardiens. Ici, on peut vérifier toutes les personnes qui rentrent »
, met en avant une autre femme dans une salle de classe.
Retrouvez l’intégralité du reportage de TF1 sur les chrétiens de Syrie dans la vidéo en tête de cet article.




