dimanche, décembre 14

Les agriculteurs et les éleveurs en colère se mobilisent toujours un peu partout en France. Mais c’est surtout le sud-ouest du pays qui est touché, où plusieurs axes autoroutiers restent bloqués par des tracteurs. Des routes sont inaccessibles et des barrages filtrent dans d’autres départements comme les Pyrénées-Orientales, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne.

Au niveau national, les autorités ont recensé 43 actions en France samedi 13 décembre, réunissant 2 000 manifestants, ponctuées par endroits de « tensions », selon le ministère de l’Intérieur. Pour ne pas attiser la colère chez les éleveurs, le ministre de l’Intérieur a demandé aux préfets de faire preuve de souplesse avec les manifestants.

Un million de vaccinations supplémentaires

À la mi-journée ce samedi, environ 70 agriculteurs ont manifesté devant l’ancienne permanence parlementaire d’Annie Genevard, à Pontarlier, dans le Doubs, dans l’est de la France. Ils sont venus à bord d’une vingtaine de tracteurs sur fond de pétards et de fumigènes. La ministre de l’Agriculture a annoncé à Ici Occitanie vouloir vacciner « près d’un million » d’animaux supplémentaires contre la DNC.

Ce million de vaccinations supplémentaires surviendra dans les huit départements du Sud-Ouest placés en zone réglementée, a confirmé à l’AFP le ministère de l’Agriculture, selon qui un million de bêtes ont déjà été vaccinées pour un coût de 20 millions d’euros. La ministre a par ailleurs assuré qu’« il n’y a aucun foyer actif de DNC sur le territoire français » et que « l’épidémie est bien sous contrôle », au journal Sud Ouest. Et d’assurer qu’elle ira « à (la) rencontre » des éleveurs qui subissent le dépeuplement de leur cheptel.

Depuis l’apparition de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en juin en France, la stratégie mise en place par l’État implique l’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et jusqu’ici une « vaccination d’urgence » de tous les bovins dans un rayon de 50 km autour de la zone concernée.

Cette stratégie, défendue par l’Alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, est au contraire dénoncée par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, souvent opposées, mais unies contre l’euthanasie généralisée des bêtes des foyers affectés et pour réclamer une large vaccination du cheptel. La semaine dernière dans le Doubs et cette semaine, en Ariège, les gendarmes ont dû intervenir pour permettre aux vétérinaires d’accéder aux fermes touchées.

109 foyers de DNC

Et si la dermatose est contagieuse, il semble que la colère des agriculteurs le soit aussi, puisque des rassemblements ont eu lieu également en Bretagne, dans le nord-ouest de la France.

Au total, 109 foyers ont été détectés depuis juin dans huit départements, dont 107 sont désormais éteints et deux actifs, selon le ministère. En Occitanie, la maladie touche désormais quatre départements: Pyrénées-Orientales, Ariège, Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne, où un nouveau foyer a été détecté vendredi 12 décembre. L’abattage de ce dernier cheptel contaminé, situé à Touille, a eu lieu samedi « sans incident », a indiqué la préfecture d’Occitanie à l’AFP.

Ces derniers jours, l’opposition de la profession à la politique sanitaire du gouvernement s’est durcie, alimentée par d’autres dossiers brûlants comme les accords commerciaux du Mercosur et la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne.

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