vendredi, mai 3

C’est l’une des conséquences de la désertification médicale en France.
On ne compte que 57 dentistes pour 100.000 habitants, bien en dessous de la moyenne européenne.
Au point de contraindre certains à soulager par eux-mêmes une rage de dents, dans des conditions de souffrance et d’hygiène inadmissibles.

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Le 13H

« Mon dentiste a fermé son cabinet. Maintenant, il n’y a plus moyen d’avoir un rendez-vous. Là, par chance, je n’ai pas mal, mais un petit souci peut vite devenir un gros problème. » Cette habitante de Saint-Jean-d’Angély, interrogée par TF1, est loin d’être un cas isolé. La Charente-Maritime est un département particulièrement touché par le manque de dentistes, comme la Sarthe, la Mayenne, le Calvados… Certaines zones rurales françaises ne comptent que cinq dentistes pour 100.000 habitants. À l’échelle du pays, c’est un peu mieux : 57 dentistes pour 100.000 habitants. Mais c’est 20% de moins que la moyenne européenne.

« On ne peut plus prendre de nouveaux patients à cause des six ou sept mois d’attente, parce que plus on en prend de nouveaux, plus les gens doivent attendre. On aurait trois praticiens de plus, ce ne serait pas du luxe », synthétise, dans le reportage de TF1 en tête de cet article, le docteur Florie Duranteau, chirurgienne-dentiste à Saint-Jean-d’Angély. Dont les patients confessent, désert médical oblige, faire plusieurs heures de route pour se rendre à leur rendez-vous. 

Désespérés, certains Français en viennent à s’arracher eux-mêmes une dent, comme au Royaume-Uni. « J’étais sur mon chantier, j’avais tellement mal à ma dent que j’ai pris une pince, désinfectée à l’eau bouillante, je me suis passé du produit hydroalcoolique sur les mains, je me suis installé dans mon fourgon face à mon rétroviseur et… Tac ! », confiait ce jeudi un peintre en bâtiment de Perros-Guirec sur les ondes de RTL. Entre autres témoignages du même ordre.

Un « risque très, très grave »

Un phénomène lié à la multiplication de tutoriels douteux sur Internet. Mais attention, l’automédication, ici, peut rapidement virer à l’automutilation. « En vous arrachant une dent, vous risquez de provoquer une septicémie, c’est-à-dire la propagation de vos germes dans l’ensemble du corps. C’est un risque très, très grave d’infection générale de l’organisme », avertit face à la caméra de TF1 le docteur Nicolas-Boutin, chirurgien-dentiste de profession, lui. En cas d’urgence, si votre dentiste n’est pas disponible, appelez donc plutôt le 15, qui pourra, le cas échéant, vous diriger vers un hôpital doté d’un service d’urgence dentaire. Il y en a une vingtaine en France.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Yann Hovine, Erwan Braem, William Wuillemin

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