L’annonce par Justin Trudeau de sa prochaine démission de son poste de Premier ministre n’a pas tardé à faire réagir Donald Trump.
Dans un message posté sur Truth Social, le président américain élu estime que le Canada aurait désormais tout intérêt à fusionner avec les États-Unis.
En décembre, il avait annoncé son intention d’augmenter les droits de douane entre les deux pays pour lutter contre la crise des opiacés et l’immigration illégale.
Sa réaction au prochain départ de Justin Trudeau de son poste de Premier ministre était attendue au tournant. Dans un message posté sur son réseau social Truth Social, le président élu américain Donald Trump estime qu’il est dans l’intérêt du Canada de devenir le « 51ᵉ État » des États-Unis.
« Si le Canada fusionnait avec les États-Unis, il n’y aurait pas de droits de douane, les impôts baisseraient considérablement et le Canada serait totalement sûr face à la menace des navires russes et chinois qui l’entourent constamment. Ensemble, quelle grande nation ce serait !« , écrit celui dont l’élection vient d’être certifiée par le Congrès ce lundi.
Une simple provocation ?
En décembre dernier, Donald Trump avait déjà déclaré que « de nombreux Canadiens souhaitent que le Canada devienne le 51e État« . Une simple provocation ? D’après un sondage réalisé à l’époque, ils seraient en réalité 13% à le souhaiter. Si rien ne dit que leur nombre augmente dans les prochaines semaines, le départ de leur Premier ministre place le pays dans une période d’incertitude.
Ce lundi, Justin Trudeau a en effet pris la parole depuis Ottawa pour annoncer sa démission de son poste de patron du Parti libéral canadien. Elle sera suivie de celle de son poste de Premier ministre, une fois que la formation lui aura désigné un successeur. « Ce pays mérite un véritable choix lors des prochaines élections« , a-t-il notamment déclaré.
Alors qu’il envisageait de se représenter, celui qui est en poste depuis 2015 a finalement décidé de lâcher l’affaire, en amont des législatives en octobre prochain. En retard de vingt points dans les sondages derrière son rival conservateur Pierre Poilievre et sa popularité au plus bas, il était au cœur d’une grave crise politique.
Une guerre économique en vue ?
Minoritaire au Parlement, Justin Trudeau était notamment fragilisé par le retrait de son allié de gauche et le mécontentement croissant au sein de son propre parti. Son ancienne ministre des Finances et vice-Première ministre Chrystia Freeland a récemment démissionné en étalant son désaccord sur sa façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les États-Unis.
Avant sa prise de fonction le 20 janvier, Donald Trump a menacé de taxer à 25% les produits canadiens et mexicains, une décision justifiée selon lui par les crises liées aux opiacés – en particulier le fentanyl – et à l’immigration. Justin Trudeau avait alors promis des mesures de rétorsion si ces droits de douane entraient en vigueur, sans fournir de précisions.
Fin décembre, le ministre canadien des Finances Dominic LeBlanc et la ministre des Affaires étrangères Melanie Joly se sont rendu à Mar-a-Lago, en Floride, la résidence de Donald Trump en Floride, afin de rencontrer de futurs membres de l’administration du président républicain élu.
À la sortie, un porte-parole de Dominic LeBlanc a « réitéré l’engagement commun de renforcer la sécurité aux frontières et de lutter contre les méfaits du fentanyl afin de sauver des vies canadiennes et américaines« . Il a également évoqué un plan de sécurisation de la frontière canadienne d’un coût d’un milliard de dollars canadiens conçu en réponse à la menace de l’homme d’affaires.