Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France, notamment à Marseille et Nantes, pour défendre les free-parties, dont une proposition de loi veut « renforcer la pénalisation ».
A Marseille, 1.600 « teufeurs », selon la police, ont remonté l’emblématique Canebière depuis le Vieux-Port en dansant derrière une demi-douzaine de camions-sono, avant de se diriger vers la préfecture.
« On vient manifester pour montrer aux gens ce qu’est le mouvement free-party, et aussi contre la répression et les violences des forces de l’ordre », a dit à l’AFP Paul, 24 ans, habitant la ville voisine d’Aubagne. « On ne veut pas de cette loi qui prévoit de la prison pour les organisateurs. On est un mouvement attaché à la liberté, à l’autogestion, au partage ».
Les free-parties sont des rassemblements non-déclarés et gratuits pouvant réunir des milliers de personnes, parfois pendant plusieurs jours.
La foule brandit des pancartes proclamant « la teuf ne vole pas les fonds publics », « plus de sons, moins de répression », « liberté, égalité, tape du pied », « je rêve d’un monde où j’ai le droit de danser », « laissez nous vivre libres » ou encore « plus de teufs, moins de keufs ».
A Nantes (Loire-Atlantique), au moins 2.000 personnes ont défilé en musique dans le centre-ville, derrière plusieurs camions chargés de systèmes-son et décorés de banderoles marquées « On va faire péter le son face à la répression » et « Mourir en dansant plutôt que vivre en rampant ».
« Les fêtes, la danse, sont un espace de liberté que nous ne sommes pas prêts à nous voir retirés », a déclaré Nina Pascal, 24 ans.
Des « manifestives » similaires sont prévues samedi dans au moins une douzaine de villes de France, pour protester contre une proposition de loi visant à « renforcer la pénalisation de l’organisation » des free-parties, qui « se transforment souvent en lieux de dérapages » selon les 44 députés de la majorité présidentielle à l’origine du texte.
Outre des amendes, y compris pour les participants, elle prévoit jusqu’à six mois de prison pour toute personne « participant à l’organisation » d’une free-party -de l’édification d’un mur de son à l’installation d’un food-truck- et la confiscation du matériel saisi.
« Proposition de loi 1133, on en veut pas. Pour l’avenir, pour nos droits », proclame une banderole accrochée sur une camionnette dans le défilé marseillais.
Le 5 avril, environ 1.500 « teufeurs » ont défilé au son de la musique techno à Montpellier, pour défendre leur « droit fondamental » à la fête après l’interdiction pour un an des rave-parties dans le département de l’Hérault.
alc-ld-dac/so/tes