samedi, mars 22

Si prendre des décisions fait partie de la vie de tous les jours, pour certaines personnes pathologiquement indécises, c’est une montagne insurmontable.
La décidophobie désigne la peur panique de prendre une décision.
Cette phobie peut pousser à l’isolement, à la codépendance voire à la dépression.

On est tous un peu indécis. Mais certaines personnes sont pathologiquement indécises. Cette hésitation constante peut même devenir paralysante. La décidophobie, c’est justement cela : la peur panique de devoir prendre une décision. Or, pour la psychologue Line Mourey, interrogée par Cosmopolitan, « la phobie commence à partir du moment où il y a un impact significatif sur la qualité de vie ». Ces personnes sont réellement en souffrance puisqu’elles « ont une représentation du monde en ‘et si ?’, avec une tendance à penser aux scénarios catastrophes en permanence« .

Qu’est-ce que la décidophobie ?

Les décidophobes sont généralement de grands anxieux et, justement, l’anxiété est le premier symptôme. Face à un choix, ils peuvent être pris par un sentiment de panique, des nausées, des vertiges, transpirer de manière excessive, avoir le souffle court ou encore la bouche sèche. Pour échapper à ces situations, la personne phobique peut finir par fuir les situations décisives et s’isoler, quitte à négliger ses finances, sa vie professionnelle, sa vie sentimentale ou familiale, voire sa santé. Pourquoi ? Parce qu’elle a peur de faire les mauvais choix. De plus, cette peur panique peut aussi mener les phobiques dans des relations abusives et toxiques, car ils ont cette tendance à se reposer sur l’autre jusqu’à la codépendance. Par ailleurs, cette phobie peut aussi amener à une diminution de l’estime de soi, une dégradation de son image, voire déboucher sur une dépression si elle devient trop importante.

Comment sortir de la décidophobie ?

Le rôle de l’entourage est essentiel pour aider un phobique à surmonter sa peur. Il est conseillé de bannir le « comme tu veux » qui est un déclencheur pour les décidophobes. Toutefois, Line Mourey ajoute que les proches doivent également l’encourager à décider seul afin de l’aider à retrouver la confiance en soi. « On devient responsable du bonheur de l’autre et on peut être tenté d’infantiliser la personne en prenant des décisions à sa place. Il faut plutôt encourager la personne à prendre une décision elle-même, qu’importe les conséquences« , explique-t-elle.

Par ailleurs, face aux risques que cette phobie peut provoquer sur la santé mentale, il est nécessaire de chercher de l’aide auprès d’un spécialiste. L’objectif ? Traiter l’anxiété d’une part et rappeler aux phobiques que toutes les décisions n’ont pas forcément une issue désastreuse. La thérapie comportementale et cognitive (TCC) peut ainsi permettre aux patients de « reprogrammer » leur cerveau en les exposant progressivement à des situations phobogènes.


Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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