mardi, mai 21
Une ancienne photo représentant le prêtre Joannes Rivoire, présentée par des représentants de victimes lors d’une conférence de presse.

Le prêtre franco-canadien Joannes Rivoire, accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes Inuits dans le grand Nord du Canada dans les années 1960 et réclamé depuis des années par la justice canadienne, est mort en France, a annoncé vendredi 12 avril sa congrégation. Le nonagénaire, qui vivait près de Lyon, n’a finalement jamais été inquiété malgré plusieurs demandes d’extradition. Joannes Rivoire a toujours contesté les accusations.

Celui qui était vu, notamment au Canada, comme le symbole de l’impunité des agresseurs sexuels au sein de l’Eglise catholique, « est décédé jeudi après une longue maladie », a indiqué le père Ken Thorson des Oblats de Marie-Immaculée (OMI), dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.

« Nous avons conscience que cette nouvelle sera difficile, en particulier pour les survivants et leurs familles qui ont plaidé pour qu’il soit traduit en justice au Canada », a poursuivi Ken Thorson. « Nous regrettons qu’en dépit de tous les efforts, M. Rivoire ne se soit jamais rendu disponible et qu’il n’ait jamais eu à répondre aux accusations portées contre lui », a-t-il ajouté.

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Premier mandat d’arrêt en 1998

Ce prêtre, qui a quitté le Canada en 1993 après 33 ans de terrain, était visé depuis 2022 par un nouveau mandat d’arrêt canadien pour avoir agressé sexuellement une enfant dans l’Arctique canadien entre janvier 1974 et décembre 1979. Mais, en octobre 2022, la France avait rejeté la demande d’extradition vers le Canada, expliquant qu’il s’agissait d’un cas complexe et qu’elle n’extradait pas ses citoyens.

La décision avait été très mal comprise au Canada, où Marc Miller, le ministre canadien des relations Couronne-Autochtones, avait déclaré qu’il était « désolant de voir cette injustice grave se reproduire ». Même les procédures d’exclusion de la congrégation, visant le religieux français, ont échoué.

Les Oblats de Marie-Immaculée (OMI), organisation qui compte 3 700 missionnaires dans le monde, a toujours expliqué n’avoir été informé qu’en 2013 de l’existence du premier mandat d’arrêt, délivré contre lui en 1998 au Canada.

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Le Monde avec AFP

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