La venue de Benyamin Nétanyahou à Mar-a-Lago, la résidence du président américain en Floride, lundi 29 décembre, s’annonce délicate. Le premier ministre israélien ne semble plus très en cour auprès de l’administration Trump, notamment auprès de ses personnalités les plus importantes après le président lui-même : J. D. Vance, le vice-président, Marco Rubio, le secrétaire d’Etat, Jared Kushner, beau-fils et conseiller influent de Donald Trump, Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président pour l’Ukraine et le Moyen-Orient et Susie Wiles, directrice de cabinet de la Maison Blanche : « Il les a perdus. Le seul qui lui reste, c’est le président, qui l’apprécie toujours, mais même lui souhaite que l’accord sur Gaza progresse plus rapidement qu’actuellement », confiait un responsable de la présidence au média américain Axios, vendredi 26 décembre.
Le point d’inflexion a été l’assassinat, le 13 décembre à Gaza, de Raed Saad, cadre militaire du Hamas, présenté par Israël comme l’un des architectes de l’attaque du 7-Octobre. Cette initiative, venant après de multiples violations par l’armée israélienne du cessez-le-feu arraché par le président Trump, a fortement agacé la Maison Blanche. Depuis l’annonce de l’arrêt des hostilités, le 10 octobre, quelque 400 Palestiniens ont péri sous des tirs et des bombardements israéliens – alors que trois soldats israéliens ont été tués.
Ce n’est pas la première fois que Benyamin Nétanyahou suscite l’irritation de Washington. Les relations du premier ministre israélien avec l’administration de Joe Biden (2021-2025) ont été notoirement mauvaises. Mais M. Nétanyahou a toujours su composer avec ces tensions et préserver son autonomie d’action, que ce soit à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Syrie ou en Iran, quitte à parfois forcer la main de son allié américain. Le leader du Likoud, manœuvrier hors pair, a appris à activer ou désactiver chacun de ces fronts, au gré des pressions et des occasions diplomatiques.
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