Les 2,5 millions de tickets vendus et la couverture médiatique sans précédent des Jeux paralympiques de Paris ont récemment témoigné d’une reconnaissance accrue des personnes en situation de handicap. Ce que les amateurs de sport ont découvert à cette occasion, les amateurs de cinéma l’avaient déjà constaté depuis le 1er mai, date à laquelle sortait, sans tambour ni trompette, Un p’tit truc en plus, premier long-métrage du comique Artus : l’histoire abracadabrante d’un père et de son fils (Clovis Cornillac, Artus) qui se carapatent d’un casse, montent dans un car qui conduit un groupe de jeunes adultes handicapés en colonie de vacances, et se font passer respectivement pour un éducateur et un pensionnaire.
Résultat : un feel good movie comme le fut en son temps Intouchables (réalisé par Olivier Nakache et Eric Toledano en 2011), fédérateur inopiné d’un public fracturé qui le porte aux nues. Après un démarrage fulgurant qui surprit tout le monde, Un p’tit truc en plus passait dès le 17 août la barre des 10 millions d’entrées. Inégalé dans son succès, il n’est pas isolé, toutefois, dans le regain d’intérêt que le cinéma manifeste depuis quelques mois envers la question du handicap.
L’avait précédé Sur l’Adamant, de Nicolas Philibert (sorti en salle le 19 avril 2023, 125 000 entrées), premier volet d’une trilogie documentaire sur des patients pris en charge par la psychiatrie institutionnelle. Le suivront Golo & Ritchie, de Martin Fougerol et Ahmed Hamidi (14 août, 430 000 entrées), liaison Paris-Marseille à vélo tandem par deux « fratés » de Grigny, dont un autiste léger. Fêlés, de Christophe Duthuron (28 août, 120 000 entrées), qui dépeint le mouvement de solidarité autour d’une association pour handicapés mentaux menacée de fermeture. Enfin, En tongs au pied de l’Himalaya, de John Wax (13 novembre, 60 000 entrées), qui met en scène le combat d’une mère socialement déclassée, séparée de son mari, pour son enfant autiste.
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