Johnny, vraiment ? Quand Benjamin Lafore, architecte, a demandé à ce que soit diffusé le chanteur préféré de son père pendant ses obsèques, le curé de campagne de cette église du Sud-Ouest chargé de la célébration a tiqué. On n’allait quand même pas donner la parole à ce rockeur marié cinq fois ! Après de longues négociations, un compromis a finalement été trouvé : le prêtre s’écarterait à la fin de la cérémonie et une cousine inviterait l’assemblée à rester assise pour écouter « une chanson de Johnny Hallyday » que le défunt aimait : Tennessee. « On a choisi la plus élégante. »
Quelles chansons diffuse-t-on aux funérailles lorsqu’il n’y a ni musiciens ni chorale ? Plus de 630 000 obsèques se tiennent chaque année en France. La moitié sont des cérémonies laïques où tout le répertoire de la variété française et de la pop culture est bien accueilli, voire suggéré. Dans le baromètre que conduit le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) pour la Chambre syndicale nationale de l’art funéraire, la part d’adultes qui souhaite « une musique personnalisée et pas de cérémonie religieuse » a plus que doublé en quinze ans, passant de 13 % à 29 % entre 2009 et 2024. Si la musique est souvent absente des cérémonies musulmanes ou juives, des « hits d’enterrement » s’invitent désormais dans les funérailles catholiques.
Il vous reste 83.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.









