L’un des plus grands incendies de l’année, qui s’était déclaré dimanche 18 août après-midi dans l’Hérault, a été « fixé mais pas éteint » par les pompiers dans la nuit et n’évoluait plus après avoir ravagé 350 hectares de pinède, a expliqué au Monde, lundi en fin d’après-midi, le lieutenant-colonel Jérôme Bonnafoux, porte-parole des pompiers de l’Hérault.
Parti de la commune de Gigean, à 150 mètres de l’autoroute A9, le feu avait pris la direction du massif, très prisé des randonneurs, de la Gardiole, détruisant au passage une habitation non occupée, sans faire de blessé. « La sécheresse depuis le début de l’été commence à se faire sentir, précise M. Bonnafoux. Poussé par le vent, attisé par la chaleur et la végétation, ce feu s’est déplacé dimanche à une vitesse de 4 kilomètres par heure, ce qui est énorme… »
Près de six cents pompiers ont été déployés dimanche, et « 120 à 150 seront encore mobilisés dans la nuit [de lundi à mardi] et sans doute mardi en raison de nombreux points chauds entraînant des risques de reprise », ajoute-t-il. Deux drones, équipés de caméras thermiques, survolent la zone afin de détecter ces fameux points chauds pour permettre aux équipes au sol de les traiter.
« Neuf feux sur dix sont d’origine humaine »
Selon le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, qui s’est rendu sur place, dimanche, à Frontignan, ville de 24 000 habitants nichée entre les collines de la Gardiole et le bassin de Thau, au sud-ouest de Montpellier, cet incendie est « le plus important de la saison dans le département ». Il s’agit même de l’un des plus destructeurs de l’année dans le pays, après celui qui avait ravagé 600 hectares dans le Var, en juin.
L’été 2024 a jusqu’ici été relativement épargné par les incendies comparés aux années précédentes, a tenu à rappeler le ministre démissionnaire de l’intérieur, Gérald Darmanin, en déplacement à Frontignan lundi en fin de matinée. « Il n’y a pas eu beaucoup de feux de forêt depuis le début de la saison, puisqu’on est à peu près à 4 000 hectares brûlés, alors que l’année dernière, à la même date, on était à 12 000 hectares », a-t-il souligné, rappelant que « neuf feux sur dix sont d’origine humaine ».
La situation avait été plus dramatique encore durant l’été 2022, avec « 60 000 hectares partis en fumée », a rappelé le ministre démissionnaire de la transition écologique, Christophe Béchu, en évoquant lui aussi un « été plutôt clément jusque-là ». « C’est une occasion d’appeler nos concitoyens à vigilance pour les semaines qui arrivent, de manière à garder ce niveau faible de dégâts pour la végétation et les écosystèmes », a-t-il insisté lors de ce même déplacement.
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